La Fédération générale de La Poste, appartenant à l’UGTT, avait décidé une grève les 25 et 26 février 2025. Une longue liste de revendications, d’ordre financier en premier lieu, était réclamée. Le choix de ces dates n’est pas un pur hasard. C’est à quelques jours du ramadan où la demande sur les services postaux s’accélère. Un grand nombre vont percevoir leurs salaires et leurs pensions de retraite pour pouvoir se préparer au mois saint.
Après des négociations avec les autorités, la grève de la semaine prochaine a été annulée, le temps de se donner un peu de temps pour des pourparlers supplémentaires. En contrepartie, les promotions signées le 2 octobre 2020 seront appliquées, et le fonds social entrera en vigueur.
Il y a un retour en force ces dernières semaines des contestations sociales. La Poste est une institution financière rentable et ces promotions ne vont pas réellement détériorer ses équilibres. Mais dans d’autres secteurs, comme les phosphates, c’est tout le pays qui est en train de payer un prix si cher. Alors que le pays est asphyxié sur le plan du financement extérieur, nous sommes en train de laisser filer des recettes d’exportations supplémentaires de pas moins d’un milliard de dinars. Tout le monde est perdant, la CPG et le GCT ne disposant d’aucune marge de manœuvre financière pour répliquer l’exemple de La Poste.
Certes, cette année connaîtra le lancement de plusieurs cycles de négociations, dont celui avec les représentants de la fonction publique. La dernière augmentation de l’accord de 2022 a été attribuée et il faut mettre en place un nouveau cadre afin d’éviter les perturbations de la production. Sauf que, cette fois, les discussions seront dures, car sur les trois dernières années, le pouvoir d’achat a été massacré.