Le 3 juillet 2024, l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) a publié son rapport sur les dépôts de brevets dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) générative.
Les chiffres montrent que de 54 358 demandes de brevets portant sur des inventions en matière d’IA générative (GenIA) ont été publiées dans le monde sur la période 2014-2023, dont 48 398 sont considérés comme actifs à la fin de l’année dernière.
La Chine représente à elle seule 70,3% des demandes de brevets (38 210), très loin devant les États-Unis (6 276), la Corée du Sud (4 155), le Japon (3 409), l’Inde (1 350), le Royaume-Uni (714) et l’Allemagne (708). Le rythme de croissance le plus rapide est l’œuvre de l’Inde, qui croît à un taux moyen de 56% par an, mais sa part mondiale demeure toujours modeste.
En ce qui concerne les titulaires de droits, sur la période étudiée, six des dix plus grands déposants sont chinois, dont le top 3. Tencent Holdings est ainsi en tête avec 2 074 brevets, suivie de Ping An Insurance Group (1 564 brevets) et Baidu (1 234). Trois entreprises américaines et une coréenne figurent également dans ce top 10 des principaux déposants (IBM, Samsung Electronics, Alphabet et Microsoft).
Selon le rapport, les brevets relatifs à l’intelligence artificielle générative couvrent un large éventail de secteurs, notamment le software (29 892 inventions), les sciences de la vie (5 346), la gestion et l’édition de documents (4 976), les solutions d’entreprise, l’industrie et la fabrication (2 522), le transport (2 267), la sécurité (2 226) et les télécommunications (2 194).
Le rapport étudie également les publications scientifiques et constate une large domination de la Chine avec 12 453 recherches publiées sur la période 2010-2023, suivie cette fois-ci de près des États-Unis (12 036 publications). Toutefois, en termes de citations, les Américains arrivent largement en tête, avec 169 693 citations, contre 100 310 pour les travaux chinois.
En ce qui concerne l’impact sur l’emploi, l’OMPI se réfère à l’étude réalisée par Goldman Sachs qui prévoit que la GenAI perturbera considérablement le marché du travail, avec environ 300 millions de travailleurs dans les principales économies mondiales exposées à un certain degré d’automatisation.
Toutefois, l’impact variera considérablement d’un emploi à l’autre. De nombreuses professions bénéficieront des outils de la GenAI qui complètent leur travail et améliorent leurs capacités, permettant aux professionnels de se concentrer sur des aspects plus stratégiques. Par conséquent, la GenAI, comme d’autres formes d’automatisation, devrait stimuler la croissance du PIB et améliorer les niveaux de revenus globaux.
Cependant, certains emplois risquent certainement de devenir obsolètes, et les personnes sensibles à l’IA auront besoin d’un soutien ciblé pour passer à de nouvelles opportunités et se recycler dans des rôles émergents. En outre, contrairement aux précédentes vagues d’automatisation qui ont principalement touché les travailleurs moyennement qualifiés, les risques s’étendent cette fois à certains postes mieux rémunérés, tels que certains types d’analystes de données, d’analystes d’études de marché, de comptables, d’experts-comptables, etc., d’analystes de données, d’analystes d’études de marché, etc.
Est-ce que nous sommes conscients de cela en Tunisie? Rares le sont, et il faudra bien tenir compte de la rigidité intellectuelle des Tunisiens, surtout ceux qui ont passé quelques années dans un travail stable. Ils avaleront difficilement l’obligation de se convertir ou de changer de parcours professionnel. C’est le défi des prochaines années.