«La mutualisation des efforts des investisseurs et de la communauté financière africaine et internationale est essentielle pour la recherche d’un investissement massif qui accélèrerait la transformation structurelle des économies du continent africain», avertit Siandou Fofana, ministre du Tourisme et des Loisirs de Côte d’Ivoire, lors de la 7e édition du Forum international Afrique Développement (FIAD) tenue à Casablanca, Maroc, les 27 et 28 juin 2024. Sous le haut patronage du roi Mohammed VI et piloté par Attijariwafa bank via son Club Afrique Développement, et bénéficiant de l’impulsion du fonds d’investissement panafricain Al Mada, cette édition s’est donné pour slogan «Ici, on investit». On ne peut mieux afficher cette ambition d’être une locomotive de l’intégration africaine.
Siandou Fofana s’attarde sur les chiffres et les projections pour montrer que l’Afrique mérite une telle mutualisation des efforts: «Premier point: l’Afrique atteindra 2,5 milliards de personnes à l’horizon 2050, une classe moyenne en plein essor et 7 000 milliards de dollars de consommation. Ensuite, un milliard d’Africains seront des jeunes de moins de 35 ans; un vivier de travailleurs compétents, flexibles et talentueux. Tertio, l’agriculture africaine bénéficiera de 65% des terres arables cultivées dans la planète et l’avenir de la sécurité alimentaire des 9,7 milliards d’âmes en 2050 dépendra essentiellement de l’Afrique. Quatrième point: l’avenir de la transition énergétique mondiale reposera sur notre continent grâce à nos ressources en la matière. Cinquième point: la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui réunit 54 pays, est la plus importante zone de ce genre dans le monde, selon la BAD».
Siandou Fofana conclut que la croissance africaine est très importante dans la perspective économique mondiale et elle y jouera un rôle de plus en plus important. Seulement, il faut que le continent s’engage dans un processus de changement de paradigme. Mais il y a un facteur à saisir: «Les changements de paradigme appelleront à une digitalisation forte au profit d’une distribution plus intelligente de la production ainsi qu’une agriculture respectueuse de l’environnement. Je lance d’ailleurs un appel à la communauté des investisseurs et du monde de la finance pour les inviter à sortir des sentiers battus, avec des solutions novatrices au bénéfice d’une véritable transformation de l’économie africaine basée sur une forte industrialisation».
Il cite le chancelier allemand Helmut Schmidt qui dit que “les investissements d’aujourd’hui sont les profits de demain et les emplois d’après-demain’” pour signifier sa conviction: «Ce sont les investissements qui permettront à l’Afrique de répondre aux innombrables défis d’infrastructure, d’éducation, de santé, d’industrie, d’agriculture, de tourisme… pour que la jeunesse prenne le relais, inventive, imaginative, engagée sur le chemin de l’économie mondiale».