Il n’est pas secret que bosser au sein d’une banque est le rêve d’une grande partie des jeunes, et même adultes, tunisiens. L’industrie financière est celle qui rémunère le mieux par rapport à tous les autres secteurs, exception faites de quelques autres activités. En même temps, y accéder n’est pas donné à tous. Nous parlons ici d’un secteur quasi-verrouillée où les relations personnelles pèsent énormément, surtout pour le premier pas. Bien évidemment, pour les postes techniques et importants, c’est la guerre aux talents, qui ne sont pas nombreux d’ailleurs.
Selon les statistiques de la Banque Centrale de Tunisie, l’effectif des banques résidentes s’est établi à 20 137 personnes fin 2022. La masse salariale totale a totalisé 2 148,519 MTND. Cela nous donne une rémunération brute moyenne annuelle de 106 695 TND, assez conséquente par rapport à la moyenne en Tunisie. Il ne faut pas oublier que le secteur jouit d’une convention sectorielle généreuse qui assure, en plus des 12 salaires, une prime de bilan, une prime de 13ème mois, une prime de rendement, une prime d’intéressement servie par certaines banques, et une prime de fonction attribuée selon l’organigramme. Autre facteur à tenir en considération : les rémunérations des premiers responsables, qui poussent vers le haut la moyenne globale. Il faudra donc penser médiane et éliminer ces méga-salaires. Nous nous retrouvons avec un niveau comparable aux hauts cadres, avec une différence au niveau de la fréquence des encaissements.
Mais il y a un autre avantage, qui est un accès plus faciles aux différents types de crédits et à des conditions souvent meilleures que ceux des autres tunisiens. Selon les derniers chiffres disponibles, les crédits aux personnels des banques ont totalisé, fin novembre 2023, 2 148,823 MTND. C’est quasiment la masse salariale, ce qui confère un fort pouvoir d’achat pour les banquiers. En 2022, ce montant était de 1 946,557 MTND, soit un crédit moyen de 96 666 TND. C’est une somme logique et cohérente avec les prix de l’immobilier dans le pays.
Avec les évolutions technologiques, la taille des ressources humaines dans les banques devrait reculer progressivement. Des agences entières peuvent maintenant fonctionner sans le moindre employé. Pour les jeunes qui ont l’ambition d’intégrer une banque, il faut avoir la double casquette business et IT. L’avenir est à ceux qui maitrisent les deux aspects, car les parcours clients seront digitalisés.