Selon le Workplace Report 2023 de Gallup Organization, cabinet spécialisé dans le management et la gestion des RH, les employés du monde entier sont plus malheureux au travail qu’ils ne l’ont été depuis des années. Ni les augmentations de salaire, ni davantage de congés payés ou la liberté de choisir la façon de travailler n’ont apaisé les sentiments de colère, de stress et de désengagement au travail. Ces sentiments sont même en nette augmentation. Les scores de satisfaction au travail sont à leurs plus bas niveaux depuis début 2020. Les travailleurs sont même convaincus que la sensation d’être malheureux fait désormais partie de leur vie professionnelle.
Les sources d’insatisfaction vont de l’inflation, qui anéantit une grande partie des récents gains salariaux, à la perception d’instabilité du travail, la distorsion de la nature de la journée de travail et surtout les exigences des CEO de retourner au bureau. La plupart des entreprises ont largement abandonné leur mode de fonctionnement exceptionnel pendant la pandémie, réduisant leurs coûts et se concentrant à nouveau sur la productivité. Toutefois, la déconnexion remarquable des travailleurs a frustré les dirigeants. Les responsables ont déclaré qu’ils avaient donné aux employés plus d’argent, de flexibilité et de soutien, mais n’y sont pas parvenus.
D’autres facteurs sont à l’origine de cette situation, comme la proportion relativement élevée de nouveaux travailleurs après des niveaux record de changement d’emploi. Beaucoup se sentent désengagés dans leur travail. En outre, les employés ont découvert que de nouveaux emplois apparemment brillants n’étaient pas faits pour eux. Le résultat est que les nouvelles recrues sont parmi les moins satisfaites. Cela prouve que les augmentations de salaire qui ont attiré tant de personnes vers de nouveaux emplois ne sont peut-être pas aussi satisfaisantes qu’elles l’étaient il y a un an ou deux.
Les relations à distance entre patrons et employés ont également souvent posé des problèmes. Selon ADP, près d’un tiers des salariés des grandes entreprises ne travaillent pas aussi bien que leurs managers. Cette disparité a affaibli les relations entre les collègues et accru les conflits.
Pour corriger cette situation tendue, certaines entreprises ont modifié leurs politiques de travail, optant pour un mode hybride et flexible afin d’améliorer l’engagement et la productivité des employés. Pour le moment, les résultats ne sont pas visibles.
Nous n’avons pas idée si l’échantillon de ces études a concerné des Tunisiens. Nous pensons que ces proportions sont beaucoup plus élevées dans notre écosystème. Le surprenant serait plutôt de tomber sur des personnes satisfaites.