La réaction du marché actions aujourd’hui après l’arrestation du fondateur, principal actionnaire et premier responsable d’Unimed a été fortement négative. Le point positif à retenir est qu’il y avait des acheteurs qui semblent encore croire aux perspectives de l’entreprise et à la capacité de son conseil d’administration de gérer les semaines à venir.
Cette situation n’est pas nouvelle en Bourse, ce qui augmente les inquiétudes parmi les investisseurs. Qui peut garantir que le dirigeant de n’importe quelle société de la Cote n’a pas quelques cadavres dans son placard? Cela est en train de mettre de la pression sur les valorisations, en faveur des produits de taux, au grand bonheur de l’Etat qui s’apprête à émettre la dernière tranche de son Emprunt obligataire national.
Cela nous pousse, encore une fois, à évoquer l’un des meilleurs moyens pour garantir la bonne santé de la Place et augmenter sa résilience, à savoir la structure de capital des sociétés cotées.
Actuellement, la logique priorise plutôt l’existence d’un noyau dur, majoritaire, capable d’assurer la stabilité de la gouvernance. Néanmoins, cela prive le marché des histoires des OPA hostiles ou d’un vrai pouvoir exercé par les assemblées générales sur le management. C’est le résultat de l’histoire même de ces entreprises, à l’origine familiales et qui ont ouvert leurs tours de table à des investisseurs dans le cadre d’un cash out ou d’une recapitalisation.
Nous pensons qu’il faut désormais encourager l’entrée d’investisseurs institutionnels dans le capital de ces entreprises. Plus leur part est importante, plus des nouvelles comme l’arrestation d’un dirigeant ont moins d’impact sur le cours. Les petits porteurs sont en train d’être sanctionnés et paient le prix d’actes qu’ils n’ont pas commis.
Cela implique également des conseils d’administration avec davantage d’indépendants, qui n’ont pas de liens avec les fondateurs. Certes, les dernières années ont connu un vrai changement, avec une présence renforcée des indépendants au sein des conseils. Toutefois, il s’agit bien des résultats de la pression réglementaire plutôt que d’un mouvement volontaire. Il faut probablement passer le plus rapidement possible à un minimum du tiers d’administrateurs indépendants.
Historiquement, une structure de capital concentrée chez une famille ou une personne est un atout en termes de dividendes. Désormais, il faudra faire attention, car le management type one-man-show peut également transformer votre argent en fumée, et pas blanche.