Dans son rapport de cette année, les perspectives de l’OCDE sur les compétences mettent en avant l’urgence pour les pays d’intensifier leurs efforts en renforçant les systèmes de formation initiale. Cette démarche implique une amélioration des opportunités de perfectionnement et de recyclage des compétences, créant ainsi un soutien crucial pour une formation continue tout au long de la vie. Cette approche revêt une importance capitale pour exploiter pleinement les opportunités découlant de l’intelligence artificielle (IA) et de la robotique, tout en assurant le succès de la transition vers une économie neutre en carbone: “Il est impératif d’investir dans les compétences pour bâtir une transition écologique et numérique résiliente.”
Dans le contexte émergent de nouveaux profils professionnels et d’exigences de compétences, on constate que seulement environ quatre adultes sur dix, en moyenne au sein des pays de l’OCDE, s’engagent dans une formation, qu’elle soit formelle ou informelle, à des fins professionnelles. Cette réalité entrave significativement la capacité des travailleurs à améliorer et à actualiser leurs compétences, limitant ainsi leurs possibilités de transition entre différents secteurs et métiers. De plus, cette situation restreint leur aptitude à développer les compétences indispensables pour s’adapter aux nouvelles technologies et exploiter pleinement les gains potentiels de productivité.
Mathias Cormann, Secrétaire général de l’OCDE, souligne l’impératif pour les responsables publics d’aligner l’éducation sur les compétences requises par le marché du travail, permettant ainsi aux travailleurs de faire face aux transformations économiques, en particulier celles liées à la transition verte et numérique. En effet, seulement un tiers des jeunes des pays de l’OCDE possèdent à la fois les connaissances scientifiques de base et les dispositions nécessaires pour être acteurs de l’économie verte. A dire vrai, les avancées de l’IA générative et de la robotique exigent l’acquisition de compétences spécifiques, posant ainsi un défi aux systèmes d’éducation. Bien que moins de 1 % des offres d’emploi en ligne dans les 14 pays de l’OCDE étudiés demandent des compétences liées à l’IA en moyenne, des changements majeurs dans la demande de compétences se profilent avec l’adoption généralisée de l’IA.
Le revers de la médaille: le rapport indique que les individus issus de milieux socioéconomiques défavorisés ont moins de propension à acquérir des compétences diversifiées, les rendant plus vulnérables aux changements environnementaux et technologiques. Et d’insister: “Les pouvoirs publics doivent agir pour identifier les vulnérabilités liées au manque de compétences, visant à améliorer l’égalité des chances et le bien-être global.”