La Banque centrale européenne (BCE) vient d’annoncer une dixième hausse consécutive de son principal taux d’intérêt, la lutte contre l’inflation étant la priorité absolue, au détriment d’une croissance déjà atone.
Les hausses de taux ont maintenant porté le principal mécanisme de dépôt de la BCE, qui est passé de -0,5% en juin 2022 à un niveau record de 4%. Les révisions à la hausse des projections macroéconomiques de la zone euro, fraîchement publiées, prévoient une inflation moyenne de 5,6% en 2023 (initialement 5,4%) et 3,2% en 2024 (3% précédemment). Ces chiffres ont incité la banque à relever encore ses taux.
La BCE a indiqué que de nouvelles hausses pourraient être écartées pour l’instant. Le Conseil des gouverneurs considère que les taux d’intérêt directeurs de la BCE ont atteint des niveaux qui, s’ils sont maintenus pendant une période suffisamment longue, contribueront de manière significative au retour rapide de l’inflation à l’objectif fixé.
L’euro a reculé à la suite de cette annonce, en baisse de -0,5% par rapport au dollar américain, atteignant ainsi son niveau le plus bas depuis trois mois.
Les services de la BCE ont également abaissé les projections de croissance économique pour la zone euro de 0,9 à 0,7% en 2023, de 1,5 à 1% en 2024 et de 1,6 à 1,5% en 2025.
Ces tendances ne sont pas réellement en faveur de l’économie tunisienne. La consommation des citoyens de notre premier client devrait encore en pâtir, ce qui risque d’impacter négativement les carnets de commandes de nos principaux exportateurs. Le rythme de la croissance restera modeste les prochaines années, ce qui conditionne aussi notre cadence.