La Société des Ciments de Bizerte (SCB) a publié hier ses indicateurs d’activité relatifs au deuxième trimestre 2023, avec un retard de plus de deux semaines. Le chiffre d’affaires de la période allant d’avril à juin a reculé de 20,9% à 24,494 MTND. Les revenus proviennent exclusivement du marché local. La principale origine de la baisse est donc les exportations qui ont été nulles au cours du deuxième trimestre, contre 4,650 MTND sur la même période en 2022. Le management a expliqué cela par le manque de compétitivité sur les marchés extérieurs, «car le coût de l’énergie a vu une augmentation importante durant les années 2022 et 2023».
A cela, il faut ajouter un fléchissement dans la production du clinker (-41,5% à 86 000 tonnes) et du ciment (-25,9% à 109 855 tonnes). La société a justifié cela par les difficultés d’approvisionnement en coke de pétrole, unique source de l’énergie thermique. Elle a dû compter sur ses stocks pour répondre à la demande. Quant à la chaux, sa production est corrélée aux ventes, en berne sur le marché local.
Depuis le début de l’année, l’absence totale des exportations (contre 11,180 MTND sur les six premiers mois de 2022) a pesé sur le chiffre d’affaires. Le marché local n’a pas pu compenser ce gap, bien qu’il soit sur une tendance haussière de 5,3% à 50,352 MTND.
Par ailleurs, l’activité de déchargement des navires de coke de pétrole a généré des revenus en hors taxe de 745.042 TND, à la suite des déchargements de cinq navires d’une quantité globale de 62.087 tonnes.
L’endettement de la SCB demeure toujours élevé. Ses crédits à long et moyen terme s’élèvent à 136,096 MTND, dont 30,993 MTND d’intérêts. Ceux de gestion sont de 33,268 MTND. Le cimentier a, toutefois, respecté ses engagements envers ses créanciers.
Il est clair que le poids des charges opérationnelles et financières va causer une nouvelle perte au niveau des comptes du premier semestre 2023. La stratégie est particulièrement basée sur la maîtrise des coûts, la recherche de nouveaux marchés d’exportation et le maintien d’un climat social sain. Nous pensons que la société doit impérativement investir dans la production de l’énergie verte, car c’est le seul moyen de faire baisser ses coûts. Sinon, elle risque d’être obligée d’opérer dans un petit marché en surcapacité de production.