Ce n’est pas demain la veille que l’économie tunisienne reprendra des couleurs. Après une baisse significative de 4,3% en 2021, une reprise de seulement 2,4% en 2022, la croissance économique devrait encore ralentir pour atteindre 2,0% en 2023. C’est du moins ce que vient de révéler le nouveau rapport Regional Economic Prospects 2023 de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).
Une prévision qui confirme l’aggravation de la situation économique en Tunisie que la BERD explique par l’instabilité politique persistante, le ralentissement économique en Europe, la marge de manœuvre budgétaire limitée, le manque d’accès au financement extérieur et l’environnement commercial restrictif.
En outre, et selon le même rapport, l’économie tunisienne est particulièrement vulnérable aux chocs extérieurs en raison de sa dépendance relative à l’égard du tourisme, des importations de denrées alimentaires et d’énergie, ainsi que de l’Europe en tant que marché pour ses exportations.
Ces facteurs ont rendu la Tunisie sensible aux fluctuations économiques mondiales et aux perturbations du commerce international.
La BERD fait valoir, par ailleurs, que l’économie tunisienne est confrontée à une contraction dans plusieurs secteurs clés, dont la construction, l’exploitation minière et de l’énergie, ainsi qu’un ralentissement de l’industrie manufacturière.
A cela s’ajoute une inflation préoccupante, avec une moyenne de 8,3% en 2022 et un pic de 10,4% en février 2023, qui a entraîné une hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie.
L’espoir est permis
Cela dit, et même si le tableau dessiné par la BERD est assez sombre, une lueur d’espoir existe. Un accord final sur un programme soutenu par le FMI (Fonds monétaire international), s’il est conclu, pourrait débloquer le financement extérieur nécessaire et accélérer les réformes économiques cruciales. Ces réformes pourraient inclure la suppression des subventions aux carburants, la réduction de la masse salariale publique, la diminution du déficit budgétaire et l’amélioration de l’environnement des affaires. Cela sera d’autant plus possible qu’on note une reprise du tourisme, des transports et de l’agriculture, comme le confirme ce rapport.