Comme chaque mois, nous allons faire le tour de la gestion collective. Et pour cette période, ces chiffres sont particulièrement intéressants. La raison: une hémorragie au niveau des dépôts des banques cotées (qui représentent l’essentiel du secteur) sur le premier trimestre de -972,790 MTND. Est-ce que cet argent, ou une partie, est parti à la recherche de meilleurs rendements? Ce qui est sûr, c’est que l’argent des OPCVM est également reflété dans les comptes des banques qui agissent en tant que dépositaires.
Jusqu’à fin avril 2023, les OPCVM ont enregistré une collecte nette de 355,6 MTND. L’encours total, toutes catégories confondues, s’est établi à 5 552,3 MTND. Cette croissance provient majoritairement des véhicules d’épargne obligataires, qui ont affiché une collecte nette de 294,3 MTND. Les OPCVM mixtes ont gagné 58,9 MTND tandis que ceux actions ont avancé de 2,4 MTND.
Sur le seul mois d’avril, 195,3 MTND ont atterri dans les fonds, grâce aux véhicules obligataires qui ont attiré 181,3 MTND.
Ces chiffres prouvent qu’une partie de l’argent qui a quitté les banques, les comptes à vue en premier lieu, est venue chercher une plus grande profitabilité pour lutter contre l’inflation. Les produits d’épargne bancaire classique offrent 5,6% net, un rendement qui peut être facilement dépassé même en souscrivant à l’Emprunt obligataire national. C’est un comportement à suivre, car il diffère de ce que nous avons vu lors du dernier cycle haussier des taux (2017-2020). Durant cette période, les gestionnaires n’ont pas trouvé les moyens pour empêcher la liquidité de se diriger vers les tiroirs des établissements de crédit. Cette fois, l’effet semble inverse, mais il faut encore qu’il soit confirmé durant les prochains mois.
Une telle dynamique est une excellente nouvelle pour le Trésor qui compte bien lancer les souscriptions à la deuxième tranche de l’Emprunt obligataire national 2023. L’objectif des 700 MTND sera, à notre avis, dépassé.