Alors que la Tunisie lutte pour survivre et que l’étau financier se resserre autour d’elle, l’analyse de la balance des paiements s’avère plus qu’utile. La dernière version officielle disponible est celle du mois de février 2023, mais elle donne déjà une idée sur la tendance à venir.
A la fin des deux premiers mois de l’année, le solde des paiements extérieurs de la Tunisie affiche un déficit de -855,7 MTND contre un excédent de 206,2 MTND durant la même période en 2022. Ce n’est pas une bonne nouvelle, surtout que l’exercice est encore à ses débuts et au vu des échéances et des besoins qui nous attendent.
Au niveau des recettes, les financements extérieurs font défaut. Les emprunts, toutes maturités confondues, qu’ils soient destinés à l’Etat ou aux entreprises, n’ont totalisé que 667,3 MTND fin février 2023, alors qu’ils étaient de 2 217,9 MTND à la même date en 2022. Les investissements directs et ceux en portefeuilles continuent à s’affaiblir, respectivement à 252,3 MTND et 32,4 MTND.
Ce qui nous a aidés à résister sont les revenus du tourisme (620,5 MTND), les transferts des Tunisiens résidents à l’étranger (1 371,9 MTND) et les redevances du Gazoduc algérien (631,7 MTND).
Côté dépenses, il n’y a pas eu d’aggravation particulière d’un poste. La Tunisie a bien respecté ses engagements internationaux. Elle a payé 602,6 MTND de prêts à long et moyen terme, ainsi que 458 MTND à titre de charges financières. Les crédits des entreprises en devises ont été également assurés, pour un montant de 582,9 MTND.
Si la Tunisie avait encaissé l’appui budgétaire comme prévu, elle aurait pu afficher un excédent. Ce manque, qui a une couleur plutôt politique, n’a pas empêché les autorités monétaires de garder une certaine stabilité des agrégats économiques. Toutefois, si cette situation persiste d’ici septembre, cela risque de nous faire sérieusement mal au niveau des comptes nationaux. Trouver une sortie d’ici là est obligatoire pour éviter un dérapage budgétaire ou des mesures de restrictions contreproductives.