La Bourse de Tunis entame aujourd’hui sa 51e séance d’échange depuis le début de l’année. Il serait utile de s’arrêter sur les 50 premiers jours pour en tirer les principales conclusions.
Sur cette période, le Tunindex et Tunindex20 ont, respectivement, perdu 0,29 et 0,33% de leurs valeurs. Pourtant, l’indice des banques parvient à tirer son épingle du jeu, affichant une progression de 0,53%. La succession des rapports des agences de notation sur l’amplification de l’exposition des établissements de crédit aux risques souverains a pesé sur la performance boursière du secteur, sans l’entraîner en territoire négatif. Même la décision de la BCT de mettre en place des limitations dans la distribution de dividendes et de monter d’un cran dans le traitement du dossier des provisions collectives n’a pas surpris le marché et tous les établissements devraient rémunérer normalement leurs actionnaires.
Ce qui a tiré le Tunindex vers le bas est, entre autres, le secteur du Bâtiment et Matériaux de construction (-7,82% depuis le début de l’année). Il y a aussi la Distribution (-3,86%), les Services aux consommateurs (-3,86%), les Assurances (-2,85%) et les Industries (-2,45%). C’est la traduction de l’économie réelle. Avec l’inflation, la demande sur le secteur immobilier et les industries qui tournent autour fléchit. Les assurances ont également un risque de sinistralité élevé durant ces périodes baissières du cycle économique, outre leur exposition aux bons du Trésor également.
Au niveau des échanges, ils se sont nettement améliorés sur le marché actions, atteignant 288,747 MTND, dont 113,164 MTND de transactions de blocs. Ainsi, le volume régulier quotidien moyen s’est établi à 3,511 MTND. Les clients tunisiens libres ont assuré 69,2% des opérations d’achat et 66,5% des ventes. Les investisseurs étrangers se sont démarqués par leur absence, avec des achats de 1,680 MTND depuis le début de l’année, soit 0,9% des opérations totales.
Côté meilleures performances, elles se trouvent paradoxalement dans le groupe 99, celui des entreprises qui affichent des problèmes financiers ou qui ont du retard dans la publication de leurs états financiers. Le meilleur rendement est celui d’Electrostar (62,07%), qui devance MIP (+33,33%) et Servicom (+28,57%). Toutefois, le volume des transactions de ces trois valeurs est à peine de 0,117 MTND. Cela montre que le marché aime jouer les histoires de recovery. Il y a une conviction profonde que les meilleures opportunités se trouvent toujours dans les valeurs oubliées.
Les pires performances sont affichées par Sotemail (-32,65%), les Ciments de Bizerte (-32,0%) et UADH (-17,95%), rien de surprenant.
Maintenant, il y a le mois de ramadan, avec des séances écourtées mais aussi une saison de publication des résultats. A priori, il n’y aura pas beaucoup de surprises, mais le marché nous en réserve, certainement, quelques-unes.