En marge d’une conférence organisée par l’Union tunisienne des professions libérales (Utpl) sur la loi de finances 2023, le mardi 17 janvier, le doyen des ingénieurs, Kamel Sahnoun, a confirmé que l’augmentation de la TVA pour les professions libérales de 13 à 19% ouvrira la porte à l’économie parallèle et encourage la fuite des cerveaux.
En se référant aux chiffres, il a évoqué dans un premier lieu que “malheureusement” la part des investissements dans la loi de finances 2023 n’était que de 3% alors qu’elle dépassait en 2018 les 27%. Il a rappelé, également, le faible taux de croissance qui est de 1.8%. Tout en considérant que ces chiffres ne permettent pas la création de nouveaux emplois.
Dans un autre volet, il a parlé du rôle du l’Ordre des ingénieurs tunisiens dans l’incitation des ingénieurs à œuvrer dans des initiatives individuelles, à créer leur propre projet et des emplois. Mais avec ces encouragements, il a mentionné que parmi 8500 diplômés, 6500 émigrent parce qu’ils n’ont pas trouvé d’emplois dans leur pays, et même lorsqu’ils veulent s’y investir, le terrain n’est pas propice. “La Tunisie offre aux autres pays la crème de ses compétences”.
En outre, Sahnoun a déclaré que “lorsqu’on augmente le taux de la TVA, l’État encourage inconsciemment l’économie parallèle”. En effet, suite à la demande des citoyens, qui refusent de payer ce taux élevé, l’ingénieur se trouve parfois dans l’obligation de travailler sans déclarer ses transactions.
Dans une perspective optimiste, le doyen des ingénieurs a clôturé son intervention en citant l’exemple de la crise de 1969 avec un taux de croissance de -40% pour s’améliorer en 1972 et atteindre +17%. Une élévation de 57% en 3 ans nous donne toujours l’espoir pour nous rattraper et nous développer, à condition que l’administration tunisienne coopère avec les professions libérales.