Avec l’inflation, la vie estudiantine pour la majorité de nos jeunes est devenue trop chère. Habiter l’une des grandes villes littorales et en dehors des foyers universitaires est un calvaire. Les bourses et les prêts sont une bouffée d’oxygène pour la majorité d’entre eux.
En 2023, le montant consacré aux étudiants poursuivant leurs études en Tunisie, au titre de bourses et de prêts universitaires, s’élève à 156,7 MTND. 45% des étudiants inscrits dans les universités tunisiennes vont bénéficier de l’un de ces deux mécanismes de financement des études. Une somme de 1,1 MTND sera allouée aux étudiants des Tunisiens résidents à l’étranger et qui poursuivent leurs études en Tunisie ainsi qu’à ceux issus de familles nécessiteuses.
Quant aux étudiants tunisiens poursuivant leurs études à l’étranger, 2 813 d’entre eux auront droit à des bourses pour un total de 38,3 MTND, y compris les frais d’inscription, d’assurances, de fournitures scolaires et de billets d’avion.
Mais est-ce qu’une bourse, dont le montant mensuel varie entre 60 et 140 TND, suffit à un étudiant en 2023? C’est moins de 5 dinars par jour, insuffisant pour s’offrir un simple café et un sandwich basique. Il faut penser sérieusement à réviser à la hausse la valeur de cette bourse pour assurer un minimum de dignité à nos jeunes. Pour rappel, les conditions pour obtenir une bourse font que seuls ceux qui proviennent de familles à faibles revenus en bénéficient. La capacité des parents à accompagner leurs enfants dans l’aventure universitaire est donc limitée.
Les bourses sont censées être un mécanisme public pour promouvoir l’égalité des chances. La valeur dérisoire accordée actuellement ne peut jamais permettre d’atteindre un tel objectif. Les écarts sociaux qui existent aujourd’hui dans l’université tunisienne ont de graves conséquences. Ils sont l’un des leitmotivs qui encouragent les jeunes à quitter, par tous les moyens, le pays.