Si la Tunisie compte 828 821 entreprises fin 2021, c’est grâce à ces 734 803 entités qui opèrent dans les services. Jusqu’à fin novembre 2022, les investissements en services se sont établis à 966,7 MTND, en légère hausse de 2,8% par rapport à 2021. Le nombre de projets s’est élevé à 8 545 avec 27 848 emplois créés, soit une moyenne d’un peu plus de 3 postes par projet.
Au niveau des services connexes à l’industrie, l’investissement déclaré représente 32,5% de l’investissement total dans les activités de service, soit 314,4 MTND. Par ailleurs, le nombre de projets connexes à l’industrie s’est établi à 5 494 et les postes d’emploi y afférents a atteint 14 446.
Les investissements déclarés dans les activités de services totalement exportatrices ont enregistré une baisse de 9,4%, avec un montant de 103,6 MTND. Quant aux investissements à participation étrangère, ils ne représentent que 11,3% du total des investissements déclarés, à 109,4 MTND injectés dans 1 113 entités.
Par gouvernorat, Tunis accapare à elle seule 2 428 créations, devant l’Ariana (935) et Sousse (837). Le plus faible nombre de déclarations a été enregistré à Tozeur avec 25 nouveaux projets seulement.
Alors que les services ont une forte capacité à créer des emplois, leur développement dépend de plusieurs facteurs qui sont aujourd’hui absents. Il y a d’abord le rythme des investissements dans tous les autres secteurs de l’économie. Si les industriels et les agriculteurs mettent de l’argent sur la table, c’est qu’ils auront besoin de prestataires de services pour mener à bien leurs projets.
Le deuxième est la faible capacité des entreprises à payer les consultants ou les prestataires de services. Les conditions d’exploitation actuelles, généralement serrées, ne permettent pas aux investisseurs ce luxe. Même les coûts des crédits de gestion sont tellement élevés qu’ils découragent les entreprises qui veulent faire appel à des experts.
Enfin, il y a la question des avantages fiscaux. Ceux qui ont été décidés dans la loi de finances 2017, permettant une exonération de l’impôt durant les premières années d’exploitation pour ceux qui passent en mode consultants, ont pris fin en 2020. Cela a clairement impacté le rythme de lancement de nouvelles entités spécialisées dans les services.
Au-delà de ces trois facteurs, le contexte global reste peu motivant. Il y a un manque de visibilité par rapport à l’avenir du pays et une bonne majorité préfère temporiser avant de se lancer dans une aventure entrepreneuriale.