Le rythme des investissements agricoles ne parvient toujours pas à rattraper son retard par rapport à 2021, et ce, jusqu’à fin octobre 2022. Selon les derniers chiffres de l’APIA, 5 343 déclarations d’investissement ont été recensées jusqu’à fin octobre 2022 pour une valeur totale de 1 060, 587 MTND, soit une diminution de 2,7% en rythme annuel.
Mais en termes de nombre d’opérations approuvées, il y a eu une amélioration. 2 559 investissements ont été approuvés pour une enveloppe de 481,398 MTND, contre 2 471 opérations pour une valeur de 380,857 MTND sur la même période en 2021.
Les investissements en agriculture ont atteint 293,826 MTND, soit 61% de l’enveloppe totale approuvée, alors que 38,646 MTND ont été alloués à la pêche maritime. Les services agricoles ont affiché un bond significatif à 60,704 MTND (35,534 jusqu’à fin octobre 2021); idem pour l’aquaculture (30,534 MTND contre 2,838 MTND en 2021).
Cette dynamique a été essentiellement financée par des fonds propres (250,781 MTND). Les crédits ont totalisé 102,945 MTND. Les investissements approuvés ont également bénéficié de subventions d’un montant de 127,672 MTND, soit 26,5% du volume d’investissement approuvé.
Géographiquement, Sfax s’est offert les investissements les plus importants pour une valeur de 52,794 MTND. Le gouvernorat devance Mahdia et Kasserine où les investissements ont respectivement atteint 45,121 et 36,195 MTND. A l’autre bout du spectre, Tunis n’a enregistré que 1,709 MTND d’investissements agricoles depuis le début de l’année.
Les investissements approuvés ont permis la création de 2 674 postes d’emploi, ce qui signifie que la création d’un poste dans le secteur agricole nécessite 0,180 MTND en 2022 contre 0,132 MTND en 2021.
Globalement, le rythme des investissements agricoles reste encore modeste pour un secteur qui pèse plus de 10% du PIB. Au-delà du problème chronique du parcellement des exploitations qui empêche une bonne productivité, la révision attendue des avantages fiscaux pourrait négativement impacter les investissements. Pour le moment, nous n’avons pas d’idées sur le périmètre de la révision envisagée, mais il ne faut surtout pas toucher l’agriculture, car autant de fonds propres dans les projets ne seront plus observés si ces niches sont fermées.