Pour le Portugal, la pandémie a été une opportunité en or. Depuis 2020, le pays a en effet été la destination préférée de milliers d’Américains, notamment ceux de la côte ouest des États-Unis. Pour ceux-ci, le Portugal offre un climat qui ressemble à celui de leurs Etats d’origine avec un niveau de vie beaucoup plus abordable.
Voulant tirer pleinement profit de l’attractivité de son pays, le gouvernement portugais a annoncé la semaine dernière le lancement d’un nouveau programme de visas destiné aux nomades du digital. Ce nouveau mécanisme permettra aux travailleurs à distance qui gagnent au moins quatre fois le salaire minimum national de vivre et de travailler sur son territoire.
En d’autres termes, pour pouvoir profiter de ce programme, il faut avoir un salaire minimum d’environ 9 mille dinars.
À partir du 30 octobre, les travailleurs à distance peuvent demander soit un visa de séjour temporaire d’un an maximum, soit un permis de séjour pouvant être renouvelé jusqu’à cinq ans. Vous pouvez postuler auprès d’un consulat portugais dans votre pays d’origine ou auprès de l’agence d’immigration portugaise, Serviço de Estrangeiros e Fronteiras. En plus de présenter une preuve de revenus pour les trois derniers mois, les candidats doivent présenter des documents de résidence fiscale et un contrat de travail (ou une preuve de travail indépendant).
L’un des principaux arguments de vente du programme est que les destinataires peuvent voyager sans visa dans tout l’espace Schengen, une région contenant 26 pays membres de l’Union européenne où les voyageurs peuvent se déplacer librement sans avoir à se soucier des contrôles aux frontières.
En lançant ce programme, le Portugal a voulu répliquer le succès d’autres programmes de visas dont il dispose déjà: le D7, ou visa de revenu passif pour s’installer dans le pays. L’un des programmes les plus abordables de son genre, le visa D7 exige que les candidats ne gagnent que 7200 euros ― environ 23 mille dinars, par an pour se qualifier. Mais contrairement au visa nomade numérique, le revenu doit être le résultat de flux d’investissement passifs, tels que l’immobilier ou les capitaux propres d’une entreprise, par opposition à un salaire mensuel.
La popularité du Portugal parmi les travailleurs à distance est due à un certain nombre de raisons, notamment le faible coût de la vie, la douceur du climat, l’abondance d’espaces de coworking, les connexions avec les grandes villes européennes et la maîtrise de l’anglais par les Portugais.
Et il semble que le Portugal ne sera pas le dernier pays européen à adopter un tel système. Au fait, plusieurs pays européens, tels que l’Espagne et l’Italie, sont en train de mettre en place des programmes de visas pour nomades numériques similaires avec des exigences de revenus comprises entre 2 500 et 3 000 € par mois.
Le visa nomade numérique de la Hongrie, officiellement appelé Carte blanche, a un seuil de revenu mensuel légèrement inférieur de 2 000 € et permet également de voyager sans visa dans l’espace Schengen. À l’extrémité supérieure du spectre, le visa de travail à distance de Malte exige que les candidats gagnent un revenu mensuel minimum de 2 700 €. Cependant, les participants sont totalement exonérés de tout impôt local sur le revenu, ce qui en fait l’un des visas nomades numériques les plus avantageux sur le plan fiscal.
Alors que les partisans des visas nomades numériques affirment que les programmes peuvent stimuler les économies locales, certains critiques craignent que l’afflux de travailleurs étrangers à distance n’augmente les prix des logements dans des zones déjà aux prises avec l’inflation.