Les intentions d’investissements industriels annoncés jusqu’à fin juin 2022, et dont le coût dépasse 5 MTND n’ont pas dépassé 578,3 MTND, en chute de 30,1% par rapport à la même période en 2021. Le nombre de ces projets est seulement de 47., en baisse de 14,5% en rythme annuel Il faut se rappeler qu’en dollar, nous parlons ici de projets dont le coût est inférieur à 1,6 millions, l’équivalent d’une levée de fonds ordinaire dans le monde des startups.
Cette tendance n’est pas unique à 2022 et continue depuis des années. Rares sont les usines qui coûtent plus de 50 MTND. Le vrai rôle de ces projets est d’absorber une main-d’œuvre de faibles à moyennes qualifications. D’ailleurs, ils sont censés créer 6 199 postes d’emplois, soit près de 132 employés par projet. C’est important pour stabiliser les populations surtout que la majorité de ces investissements sont lancés dans les régions intérieures, précisément dans les zones de développement régional.
Pour réduire le chômage, nous avons besoin de multiplier ces investissements et d’attirer des industries capables d’embaucher plusieurs centaines de personnes. Les postes qui seront créés par ces projets ne pourront même pas absorber 1% des sans-emplois. Pour atteindre cet objectif, la recette n’est pas un secret et passe par toute une logistique routière, portuaire et réglementaire.
Dans les pays comparables, ce sont généralement des complexes industrialo-portuaires comme celui de Tanger qui abritent ces usines. Nous nous retrouvons de nouveau dans l’obligation d’investir dans les grandes villes alors que tous les avantages fiscaux sont orientés vers celles de l’intérieur. C’est un blocage réel mais non-dit car son prix politique était extrêmement cher.
Maintenant que le pouvoir central a retrouvé sa force, c’est le moment où jamais à penser à trouver une formule pour attirer les investisseurs étrangers autre que les avantages fiscaux. Avec l’absence d’une taille de marché, d’une vraie stabilité politique et sociale, d’une grande confiance dans les institutions, la seule carte à jouer est la libéralisation des secteurs verrouillés de facto ou par la loi. Rien n’empêche aujourd’hui de prendre ce pas tant attendu aussi bien par les locaux que par les étrangers. A bon entendeur.