Le rythme des investissements agricoles s’est accéléré au cours de la période mai-juillet 2022, mais sans rattraper leur retard cumulé par rapport à 2021. Selon les derniers chiffres de l’APIA, 3 630 déclarations d’investissement ont été recensées jusqu’à fin juillet 2022 pour une valeur totale de 714,398 MTND, soit une diminution de 11,3% en rythme annuel.
Mais en termes de nombre d’opérations approuvées, elles ont atteint 1 851 pour une enveloppe de 365,503 MTND, contre 1 738 opérations pour une valeur de 252,529 MTND sur la même période en 2021.
Les investissements en agriculture ont atteint 216,750 MTND, soit 59,3% de l’enveloppe totale approuvée, alors que 33,911 MTND ont été alloués à la pêche maritime. Les services agricoles ont affiché un bond significatif à 46,740 MTND (26,731 jusqu’à fin juillet 2021). Idem pour l’aquaculture (18,312 MTND contre 0,874 MTND en 2021).
Cette dynamique a été essentiellement financée par des fonds propres (199,923 MTND). Les crédits ont totalisé 69,433 MTND. Les investissements approuvés ont également bénéficié de subventions d’un montant de 96,147 MTND, soit 26,3% du volume d’investissement approuvé contre 75,721 MTND au cours de la même période de l’année 2021. 56% de ces subventions ont pris la forme de primes d’investissements matériels pour l’amélioration de la productivité. Il y a eu l’achat de 667 tracteurs agricoles, pour une valeur de 54,300 MTND. 7,600 MTND ont subventionné l’agriculture biologique.
Géographiquement, Sfax s’est offert les investissements les plus importants pour une valeur de 27,785 MTND. Ce gouvernorat devance Nabeul et Sidi Bouzid où les investissements ont respectivement atteint 23,058 et 23,014 MTND. A l’autre bout du spectre, Kebili n’a enregistré aucune opération d’investissement depuis le début de l’année.
Les investissements approuvés ont permis la création de 2 056 postes d’emploi, ce qui signifie que la création d’un poste dans le secteur agricole nécessite 0,177 MTND en 2022 contre 0,127 MTND en 2021. Cela prouve qu’il y a de plus en plus de technologie dans l’agriculture tunisienne, ce qui permettra une amélioration de la productivité.
Globalement, le rythme des investissements agricoles reste modeste pour un secteur qui pèse 10% du PIB. Le problème réside dans le parcellement des terrains qui empêche la création de plus grandes exploitations qui peuvent être rentables.