Les Industries culturelles et créatives, ou ICC, ont été étudiées en profondeur afin d’élaborer une feuille de route pour leur développement. Cette feuille de route a été discutée lors d’une conférence-débat intitulée “Quel soutien aux Industries culturelles et créatives en Tunisie?” qui s’est déroulée mardi sous l’égide de Hayet Guettat Guermazi, ministre des Affaires culturelles.
La “Feuille de route pour le développement des Industries culturelles et créatives (ICC) en Tunisie”, proposée au ministère par le cabinet Matine Consulting, a été débattue avec l’audience composée de représentants du ministère, d’acteurs du secteur culturel et de la communauté internationale. Elle s’appuie sur la production de données sur le poids, l’emploi et la place de l’informel dans les différentes filières de l’économie créative. Elle fait partie des 13 missions de l’Initiative Services Publics de Tfanen – Tunisie Créative, menée en étroite collaboration avec le ministère des Affaires culturelles, avec pour objectif la modernisation des politiques culturelles en Tunisie.
Le bilan financier et humain des ICC est dressé. Celles-ci génèrent 1,5 milliard de dinars par an, ou 500 millions d’euros, dont 36% dans le secteur informel. Les entreprises ICC sont au nombre de 14 000 et emploient 70 000 personnes, soit 1,6% de la population active. 40 000 seraient dans l’informel, soit 56% des employés.
Le domaine employant le plus de personnes dans les ICC est la musique, avec 27 000 emplois et 40% des employés. Viennent ensuite le design avec 9 000 personnes et 12% des emplois et les arts visuels (8 000 employés et 11% des emplois).
La feuille de route divise les ICC en 108 activités, et le plan de développement est échelonné sur trois horizons temporels: 2022, 2022-2025 et 2035. Elle est structurée en quatre niveaux allant du général au spécifique, avec 5 effets et 18 produits. L’un de ces effets, par exemple, est de faciliter l’accès au financement, ou encore un cadre institutionnel modernisé et favorisant le développement du secteur.
L’un des objectifs de cette feuille de route est notamment la création du Creative Act, un cadre législatif semblable au Startup Act qui régule et facilite les ICC. Il a également été question d’adopter la position de nomenclature ICC, de lancer une campagne de sensibilisation à la propriété artistique et littéraire et aux droits d’auteur, de revoir les lois et décrets régissant les ICC, d’évaluer la gestion actuelle des subventions et de stimuler la demande culturelle.