L’Autorité de contrôle de la microfinance a publié un état sur la qualité du portefeuille des IMF SA à la date du 30 septembre 2021. Cela traduit le suivi méticuleux de l’augmentation des risques dans une industrie qui ne peut pas survivre avec un rythme élevé de défaut de paiement. Pour rappel, l’encours des microfinancements ayant fait l’objet d’un moratoire dans le cadre des mesures anti-Covid-19 s’est établi au terme du mois d’avril 2021 à 193,4 MTND, représentant 13,93% de l’encours global des IMF SA à cette même date.
Selon les chiffres de l’ACM, sur un encours total de 1 389,3 MTND à la fin du troisième trimestre 2021, les IMF affichent un volume de PAR 01 de 100,6 MTND et de PAR 30 de 55,5 MTND. Exprimé en pourcentage, il s’agit respectivement de 7,24% et 4,00% de l’encours global. Ces taux passent à 8,40% et 5,20% en cas d’intégration des créances radiées.
Par rapport à la situation fin 2019, soit juste avant le déclenchement de la crise sanitaire, c’est une dégradation. Le taux PAR 01 était de 2,25% (3,18% avec l’intégration des créances radiées) et le PAR 30 à 1,39% (2,32% avec l’intégration des créances radiées). La proportion des crédits non performants à plus de 90% est passée de 0,99% fin décembre 2019 à 2,55% fin septembre 2021.
Pour les financements qui ont bénéficié d’un moratoire de remboursement des échéances, le retour à la normale est encore lent. Les dernières statistiques remontent à fin avril 2021, date à laquelle le montant du PAR 30 des microfinancements ayant fait l’objet d’un moratoire s’est élevé à 20,8 MTND. Cela représente 52,3% du PAR 01 des mêmes microfinancements et 47,16% du PAR 30 global des IMF SA. En pourcentage, le PAR 30 s’est établi à 10,73% contre une valeur de 3,94% enregistrée fin décembre 2020.
Cette dégradation traduit la persistance des difficultés de remboursement rencontrées par certains clients en dépit du moratoire dont ils ont bénéficié, mais aussi la diminution progressive de l’encours des microfinancements ayant fait l’objet d’un moratoire. Depuis, la situation devrait être bien meilleure, surtout en volume. Globalement, les IMF SA ont pu faire preuve d’une capacité avérée de résilience et de maîtrise des risques, bien que cela diffère d’une institution à une autre.
Le secteur continuera ainsi à fournir un support aux artisans et même aux entreprises clients des autres établissements de crédit. Jusqu’à fin mars 2021, le nombre de clients croisés avec les banques et les compagnies de leasing a atteint 114 829. Les IMF ne sont plus les bailleurs de fonds des petites affaires, mais elles constituent aujourd’hui une vraie alternative de financement pour plusieurs opérateurs économiques qui ont vu les banques durcir leur langage vis-à-vis d’eux.