L’Etat égyptien compte vendre ses actions dans la société chargée de la construction de la nouvelle capitale administrative dans le cadre de la plus grande introduction en Bourse dans l’histoire du pays. L’offre aura lieu sur la Bourse égyptienne et très probablement sur un autre marché international.
Il s’agit de « The Administrative Capital for Urban Development », une joint-venture entre l’armée égyptienne et le ministère du logement créée pour superviser ce mégaprojet de plusieurs milliards de dollars. La société possède également des actifs et un portefeuille unique de terrains et de projets. Les seuls actifs liquides sont valorisés à 6,4 milliards de dollars.
La nouvelle capitale, située à l’est du Caire, est un projet en trois phases qui envisage de transformer un désert de 700 km² en une plaque tournante moderne pour les bâtiments gouvernementaux, les ambassades étrangères et les grandes entreprises. Elle abritera la plus haute tour d’Afrique une fois achevée.
Pour que cette opération, ainsi que les 22 autres entreprises publiques que les autorités égyptiennes comptent introduire en Bourse, soit une réussite, de nouvelles incitations ont été annoncées hier. Le courtage a été réduit et le droit de timbre sur les transactions boursières pour les investisseurs résidents a été aboli. Toutes les charges liées à la négociation et à la conservation des titres sont désormais déduites de l’assiette fiscale. Idem pour les montants investis en Bourse en cas de réalisation de bénéfices.
Il a également été convenu de réduire le taux d’imposition des investisseurs individuels via les fonds d’actions à 5% sur le bénéfice réalisé et d’exonérer les fonds d’investissement en actions de toutes taxes sur les actions. Les fonds d’investissement en capital-risque bénéficieront d’une exonération illimitée pour leurs participations dans les startups.
Pour les sociétés qui veulent se faire coter, elles pourront bénéficier d’une réduction de l’impôt sur les sociétés de 50% à condition que l’IPO se déroule dans les deux prochaines années. En cas d’opération de fusion-acquisition, le paiement de l’impôt est reporté jusqu’à la fin du processus si l’acquéreur est coté en Bourse. Cette mesure vise à créer des champions nationaux dans différents secteurs d’activité.
Ces décisions vont donner une nouvelle ampleur à la Place du Caire et renforceront son positionnement en tant que plateforme financière régionale. L’écart avec la Bourse de Tunis ne cesse d’augmenter en l’absence de nouvelles incitations. Le draft du Projet de Loi de Finances 2022 n’a rien apporté dans ce sens. Qui sait, probablement un rattrapage aura lieu.