La croissance du PIB mondial a grandement varié entre les chiffres de 2019 et 2020, et les projections de 2021 et de 2022. Selon le rapport sur le commerce et le développement 2021 de la Cnuced, la chute du PIB en 2020 était plus forte en Afrique du Nord que pour la moyenne du continent. Par contre, la reprise selon les projections de 2021 et de 2022 sera meilleure en Afrique du Nord que dans le reste du continent.
En effet, la croissance du PIB pour la région Afrique du Nord était de 3.2% en 2019, -5.2% en 2020, et les prévisions affichent 4.2% en 2021 et 3.1% en 2022. La chute du PIB en 2020 est plus forte que la moyenne du continent africain (-3,4%), et la croissance en 2021 et 2022 est supérieure à la moyenne du continent africain (3.2% en 2021 et 2.9% en 2022).
Si l’on compare au reste du monde, c’est-à-dire une croissance de 5,3% en 2021, les prévisions pour l’Afrique du Nord sont moins optimistes que la moyenne mondiale. Ce rebond est toutefois très inégal selon les régions, les secteurs et les tranches de revenu. Le ralentissement de la croissance l’année prochaine pourrait s’avérer plus marqué que prévu si les responsables politiques perdent leur sang-froid ou souscrivent aux appels malavisés visant à la déréglementation et à l’austérité.
Les responsables politiques des économies avancées ne se sont pas encore rendu compte de l’ampleur du choc subi par les pays en développement, ni de sa persistance. De nombreux pays du Sud ont été frappés beaucoup plus durement que lors de la crise financière mondiale, tandis que le poids de leur dette, désormais plus lourd, réduit leur marge de manœuvre en matière de politique budgétaire. La réponse à la pandémie dans les pays développés a déclenché une résurgence de l’État et a suspendu les contraintes budgétaires. Toutefois, les règles et pratiques internationales confinent les pays en développement dans des réponses pré-pandémiques et des états semi-permanents de stress économique.