En pleine crise COVID, le e-commerce a connu un succès florissant et a ouvert plusieurs portes à l’innovation. C’est ainsi que Elyes Jeribi présente la situation de la quatrième révolution industrielle en Afrique du Nord.
Dans le cadre de North Africa Com, un événement virtuel qui s’est déroulé le 13 et le 14 juillet, trois panélistes et un modérateur explorent la place de l’Afrique du Nord dans la quatrième révolution industrielle du continent.
Le 14 juillet, sous la modération de Joshua Murima, Ecosystem Engagement Lead chez Briter Bridges, Dorsaf Bejaoui Kammoun, Chief Human Capital Officer chez Tunisie Telecom, Elyes Jeribi, CEO de Jumia Tunisie et Arthur Minsat, Senior Economist and et chef d’unité pour l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Europe à l’OECD abordent des sujets tels que les startups, le e-commerce et la 5G dans le contexte particulier de l’Afrique du Nord.
Elyes Jeribi évoque la place et le rôle du e-commerce en plein essor en Afrique du Nord.
Elyes Jeribi : “Le e-commerce est très pratique”
L’essor du e-commerce est lié à son aspect pratique. “Les gens se tournent vers le e-commerce pour son côté pratique, tant pour les fabricants, les vendeurs que les clients. Spécialement depuis la pandémie, cet aspect s’est renforcé. Les gens préfèrent rester en sécurité chez eux et être livrés, partout où ils sont. De plus, les gens se tournent vers Jumia par rapport au large choix de produits offerts, ce qui n’est pas toujours le cas dans le commerce de détail qui n’est pas présent uniformément sur le territoire. 50% de nos livraisons vont dans les grandes villes et 25% dans les régions rurales ou reculées.”
Le plus grand défi est la confiance dans le e-commerce. “Nous avons mis en place la formule satisfait ou remboursé. Si le client a le moindre problème, il peut retourner le produit et être remboursé rapidement. Nous essayons de dépasser les barrières psychologiques qui empêchent les gens d’avoir recours au e-commerce”.
Le plus grand écart est chez les jeunes qui ont du mal à accéder à un travail significatif
Elyes Jeribi, en plus d’être CEO de Jumia, est président du comité de labellisation des startups. “Beaucoup d’ingénieurs travaillent sur la quatrième révolution. Le Caire est le pôle leader en Afrique du Nord. Il y a un fond de presque 200 millions d’euros pour investir dans les startups. Le e-commerce fait baisser les barrières”.
L’emploi chez Jumia s’applique pour la parité hommes femmes et à l’emploi significatif “A Jumia, il y a de jeunes hommes et femmes. Les employés sont basés dans des “Tier 2 cities”, qui ne sont pas sur les villes florissantes du littoral. Grâce à une connectivité présente sur tout le territoire, le travail est possible. La connexion internet est assurée dans toute la Tunisie, même s’il reste un travail à faire sur la qualité de la connexion. Certains pensent que le e-commerce détruit les jobs classiques. Une étude d’Europe de l’Est montre que le e-commerce permet au contraire de créer des emplois”
Jumia contribue de façon importante à l’emploi en Afrique du Nord. “Jumia emploi” 2000 emplois directs en Afrique du Nord et 20 000 indirects. L’âge moyen des employés est de 28 ans. La part hommes femmes est équitablement répartie. Nous pensons également à l’inclusion des personnes âgées. Notre plus gros client est un homme à la retraite de 65 ans qui vit dans un village du nord de la Tunisie et qui commande tous les deux jours. Nous disposons d’une équipe de ce qu’on appelle vente du service client pour aider les gens à commander par téléphone”.
Concernant le calendrier des évolutions futures, Elyes Jeribi a déclaré que le e-commerce pose les fondations pour l’innovation de l’infrastructure. “Nous croyons aussi en la Fintech, qui est la prochaine vague d’innovation. Nous investissons dans les talents IT avec un datacenter à Tunis et au Caire”.