En Tunisie, l’entrepreneuriat féminin se développe peu à peu, mais nous sommes, malheureusement, encore loin d’atteindre le niveau atteint par d’autres pays. En Angola, selon une étude, pas moins de 40% des angolaises dirigent une entreprise. C’est une part impressionnante, considérée parmi les plus élevées dans le monde.
Nos confrères d’Afropreneuriat sont partis à la rencontre des commerçantes d’un marché baptisé “Praça das Mulheres”, qui signifie “Place des Femmes”. Situé dans la capitale Luanda, il regorge de ces femmes angolaises qui ont choisi de prendre leur envol.
Plusieurs commerçantes y ont pris leurs quartiers et leurs marchandises proviennent de plusieurs pays : Thaïlande, Chine, Brésil, Etats-Unis, Afrique du Sud, Pakistan, et bien d’autres. Comment ont-elles pu se lancer dans l’entrepreneuriat ? Dans une déclaration accordée à nos confrères d’Afropreneuriat, la co-propriétaire du marché Praça Das Mulheres, Janeth Campos, a expliqué que l’octroi de micro-crédits a ouvert la voie aux angolaises.
Grâce à ces petits emprunts, elles ont pu acheter des marchandises à revendre pour démarrer leurs activités. Néanmoins, elles ont été confrontées à la problématique de la fluctuation des taux de change. “Pour pouvoir démarrer, il faut qu’une banque procède à des transferts. Une fois chose faite, on obtient une carte VISA ou quelques dollars. Ainsi, on a la possibilité d’acheter des dollars à un taux plus bas et il est possible de se lancer”, a confié l’une des commerçantes du marché, Ines Francisco Luis.
Les exemples sont nombreux. En Angola, le commerce est considéré comme un domaine réservé aux hommes. Mais les mentalités ont commencé à changer. Outre les micro-crédits, d’autres actions ont été menées en vue de stimuler l’entrepreneuriat féminin en Angola.
Entrepreneuriat féminin : le rôle capital des entreprises et de la société civile
Le premier groupe Télécom du Pays, Unitel, a lancé “Women for The Future” qui est un programme de bourse. Il est conçu afin d’encourager la parité dans le secteur des nouvelles technologies. Plus encore : selon les mêmes sources, 40% des fonctions de management au sein du groupe Télécom sont occupées par des femmes. Mais d’un autre côté, les femmes n’occupent que 20% des postes techniques.
Ce programme ambitieux, selon l’un des responsables du groupe Télécom, offre aux femmes l’opportunité d’accéder à des études supérieures, notamment celles qui permettent de décrocher un emploi dans les secteurs qui recrutent le plus.
En voilà un bel exemple qui souligne que l’entrepreneuriat n’est pas seulement une affaire d’hommes. En Tunisie, des efforts ont été déployés y compris par les pouvoirs publics en vue de soutenir l’entrepreneuriat féminin. Le ministère de la Femme, rappelons-le, a lancé une ligne de crédit accordée aux femmes diplômées souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat.
La société civile est également très active puisqu’elle organise des initiatives pour encourager l’entrepreneuriat féminin dans notre pays. Le Manager en fait partie. Le magazine organise, depuis 5 ans, le Trophée des Femmes Entrepreneures de Tunisie. L’événement est devenu une référence.