Jour après jour, les reports de l’annonce se multiplient. Alors que l’on pensait que la nouvelle équipe gouvernementale allait, enfin, être annoncée ce lundi 30 décembre 2019, il s’est avéré que c’est une cause perdue. Selon le Chef du Gouvernement désigné, Habib Jemli, la conférence de presse prévue à cet effet n’aura pas lieu, ou plutôt, il pense ! “Je ne pense pas qu’elle aura lieu cet après-midi… Pas aujourd’hui !”, a-t-il dit sur Mosaïque FM, alors qu’il s’apprêtait à se rendre dans sa voiture de fonction à sa sortie de Dar Dhiafa.
Pourtant, le matin de ce lundi 30 décembre 2019, le chargé de communication du Chef du Gouvernement désigné avait assuré que la conférence allait avoir lieu aujourd’hui. Tout laisse entrevoir que nous allons finir l’année 2019 sans un gouvernement désigné, mais seulement avec un gouvernement d’expédition des affaires courantes. Néanmoins, Jemli a ajouté que l’annonce devrait être faite mardi 31 décembre 2019, puisqu’un accord aurait, semble-t-il, été trouvé avec les partis. La question des portefeuilles de la Défense et de la Diplomatie, discutée avec le Chef de l’Etat Kaïs Saïed, aurait aussi été réglée selon lui.
Le blocage politique n’a que trop duré. Les partis, après avoir mené leur bal de Dar Dhiafa, ont fait porter le chapeau de l’échec des concertations sur les autres partis reçus par Habib Jemli. Visiblement excédé, ce dernier avait annoncé la formation d’un gouvernement de technocrates, où les membres ne seront issus d’aucun parti politique. Pas si simple ! Comment un Chef du Gouvernement désigné pourrait-il mettre à l’écart le parti qui l’a désigné – Ennahdha -? Il oublie, aussi, que ce sont les blocs parlementaires de ces mêmes partis qui lui accorderont – ou non – leur confiance à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) lors de l’investiture du gouvernement.
Autrement dit, le calendrier s’annonce aussi incertain que long; le ras-le-bol des citoyens est de plus en plus manifeste, mais plus grave encore : les réformes sont totalement bloquées ! L’économie se retrouve, une fois encore, à la merci des tiraillements politiques. Le blocage de la dernière tranche du prêt du FMI (Fonds Monétaire International) qui devait normalement être accordée à la Tunisie en est une preuve.
Jusqu’à quand ce bal va-t-il continuer ? Peut-être l’année prochaine… Mais espérons que le Chef du Gouvernement désigné disait vrai concernant l’annonce du gouvernement prévue pour ce mardi.