La COP25, présidée par le Chili et organisée à Madrid, devrait être clôturée ce vendredi 13 décembre 2019. La Tunisie, à l’instar des autres pays signataires de l’Accord de Paris de 2015 (COP21), est représentée par une délégation de haut niveau composée de plusieurs organes ministériels et d’organisations nationales. Un bon nombre de propositions ont été formulées par notre pays à cette occasion.
La Tunisie s’est portée volontaire pour accueillir une manifestation régionale sur le climat en 2020, rassemblant toutes les parties prenantes et tous les Etats bénéficiant du Fonds Vert. C’était lors d’une réunion organisée en marge de la COP25, entre les ministres tunisiens de l’Agriculture, Samir Bettaïeb, et de l’Environnement, Mokhtar Hammami, et le directeur exécutif du Fonds Vert pour le Climat, Yannick Glemarec. L’objectif de la manifestation sera de mettre le plan stratégique du Fonds Vert pour le Climat, ainsi qu’un guide des projets que le Fonds pourra financer.
Une autre proposition a été formulée par la Tunisie, et c’était à l’occasion du Conseil Oléicole International : la création d’un label international vert pour les huiles d’olive produites avec une faible empreinte carbone. De ce fait, cette proposition sera soumise aux pays membres du Conseil Oléicole International.
A quelques heures de la fin, certains blocages persistent encore lors de cette 25ème conférence sur le climat à Madrid. C’est, notamment, au niveau des marchés carbones que ces blocages sont constatables. Il faut, tout d’abord, rappeler ce que sont les marchés carbone. C’est un dispositif permettant aux Etats de coopérer sur des marchés internationaux. L’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Ces marchés sont régis par l’article 6 de l’Accord de Paris (COP21), fixant les règles du rachat des réductions d’émission de CO2 d’un pays à l’autre. Si un pays émet beaucoup de dioxyde de carbone, il peut acheter des réductions d’émissions auprès d’un autre pays moins pollueur, et ce à travers le financement d’un projet axé sur les énergies renouvelables.
La technicité de ce dossier est telle qu’il n’y a toujours pas eu d’accords concrets depuis trois ans ! Le système comporte des risques d’effet pervers. En effet, plusieurs pays, à titre d’exemple, peuvent se procurer des réductions d’émissions de CO2 pour financer un même projet d’énergies renouvelables.
D’un autre côté, il faut s’assurer que les projets financés soient, effectivement, écologiques. Les chercheurs évoquent le risque des “faux bons projet”. Il s’agit de projets déjà existants, qui seront lancés quoiqu’il arrive. Un pays donné peut donc les utiliser comme un prétexte.