Ce qui se passe actuellement à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) n’est guère rassurant. Nous sommes le lundi 9 décembre 2019. Autrement dit, à la veille de la fin du délai constitutionnel relatif à l’adoption du Projet de Loi de Finances. Conformément à la Constitution, le texte doit être adopté par les députés le 10 décembre de l’année, avant minuit.
Les élus vont-il y parvenir ? Difficile de le savoir compte tenu des tiraillements que l’on peut observer, non sans tristesse, au sein de l’hémicycle. Il est inutile d’entrer dans les détails politiques. Cependant, cette crise politique risque de peser lourdement sur l’économie tunisienne et sur le climat des affaires. L’ARP ne dispose encore que de quelques heures pour examiner les articles du projet de loi de Finances. Une procédure qui risque d’être faite à la hâte.
Et c’est sans compter l’incertitude qui règne au niveau de l’Exécutif où l’on peine encore à former un gouvernement. Là encore, le risque de dépasser les délais constitutionnels existe compte tenu de l’incertitude et de l’absence totale d’un consensus. A Dar Dhiafa de Carthage, les allers et venues des convives du Chef du Gouvernement désigné ne semblent pas encore arriver à leurs termes.
Tant d’éléments qui ne font qu’instaurer un climat d’incertitude totale. Pour un investisseur, qu’il soit national ou étranger, il est difficile de se projeter à moyen ou long terme dans un tel climat. L’ARP risque-t-elle d’être dissoute si le blocage persiste ? A quoi ressemblerait le projet de loi de Finances 2020 ? Ce dernier sera-t-il adopté à temps ? Quel avenir pour mon entreprise en Tunisie ? Telles sont les questions qu’un chef d’entreprise est sans doute en train de se poser à l’heure actuelle.