La goélette scientifique française Tara est arrivée cette semaine pour une escale à la Marina de Gammarth. Ce navire de 36 mètres qui enchaîne les missions scientifiques depuis 2003 prendra le large dès le 22 octobre.
Ce navire a jeté l’ancre à Tunis à l’occasion de la clôture de l’édition 2019 de la Saison Bleue. Cette escale était l’occasion pour l’équipage à bord, composé principalement de chercheurs et scientifiques pour mettre sous les feux des projecteurs leur mission.
En effet, Tara est un laboratoire flottant qui a parcouru, lors de ses 11 expéditions, près de 450 mille kilomètres, faisant escale dans plus de 60 pays. Les recherches menées à bord de la goélette ont permis de publier plus d’une centaine de papiers de recherche dans divers domaines.
Actuellement, le navire se focalise sur un énorme problème qui hante la Grande Bleue: les micro-plastiques, ces particules en plastique si minuscules qu’il est difficile de les filtrer, mais si nombreux qu’ils posent un danger de taille à l’écosystème marin. Ces particules, les recherches des équipes de Tara ont pu le prouver, proviennent à 80% des terres. Ceci représente pas moins de 8 millions de tonnes par an !
“Avec 250 milliards de microplastiques à sa surface, la Méditerranée est extrêmement polluée”, a déclaré Romy Hentinger, responsable de plaidoyer à la Fondation Tara Océan à laquelle appartient le navire, lors d’une conférence de presse tenue ce matin. “Il est primordial que l’ensemble des pays du bassin méditerranéen agissent en réduisant la consommation de plastique et en promouvant son recyclage”.
Présent sur le bord de la goélette, Philippe Mondielli de la Fondation Albert II de Monaco et membre du Réseau BeMed a souligné l’importance de la mobilisation contre la pollution qui prend de l’ampleur autour du bassin méditerranéen.
Mondielli a souligné que BeMed a lancé son quatrième appel à la micro-initiative pour lutter contre la pollution plastique en Méditerranée. Ce projet s’adresse aux ONG, aux collectivités territoriales, aux entreprises privées (de moins de 20 salariés) et aux institutions scientifiques issues de l’ensemble des pays du pourtour méditerranéen pour un montant de 10 mille euros maximum.
L’appel à projet sera clôturé le 1er janvier 2020, a-t-il ajouté.
A cet égard, il a indiqué que depuis 2017, 38 projets de 12 pays ont bénéficié du soutien du programme. L’objectif demeure ambitieux: atteindre 100 initiatives dès 2023. Par ailleurs, deux projets citoyens en Tunisie ont bénéficié de soutien.