D’après le rapport annuel de la Banque centrale de Tunisie (BCT), publié le 20 juillet 2018, les indices de compétitivité battent de l’aile et sont en constante baisse. Entre autres, la performance commerciale de la Tunisie.
Bien que nos ventes vers l’Union européenne (UE) aient progressé de 19.1%, notre part de marché a enregistré une baisse de 3 points en 2017 pour s’établir à 0,51%. A la suite d’un effet prix, les exportations ont augmenté en valeur à 18,1% mais se sont limitées à 4,3% en volume. Volet importations, une hausse de 8,4% de l’UE a été observée.
Fait significatif : l’évolution des exportations n’a pas permis de profiter pleinement de l’amélioration de la demande extérieure, reflétant notamment les difficultés au niveau de la compétitivité extérieure de la Tunisie.
Quant à l’évolution des parts de marché des exportations par catégorie, une baisse pour la plupart des groupes des biens est constatée, notamment pour les articles manufacturés et plus particulièrement les produits du secteur textile-habillement et cuir, baisse compensée par l’amélioration des machines et matériels de transport, après une baisse à partir de 2015.
L’affaiblissement des parts de marché des combustibles minéraux, lubrifiants et produits annexes et des produits chimiques depuis 2010 reflète les problèmes intérieurs que connaissent les activités extractives de pétrole et de production de phosphates et dérivées.
La structure des exportations demeure marquée par la spécialisation de la Tunisie dans l’industrie caractérisée par les faibles coûts de main-d’œuvre et par la proximité du marché européen. Les IME continuent leur progression en dents de scie, avec une part de 46% dans les exportations totales en 2017. Elles sont suivies du secteur textile-habillement qui accapare une part de 22%. Les exportations de ce dernier secteur, après maintes années de difficultés, a connu une légère hausse de 1,1% en volume en 2017.
Il est à noter que la perte des parts de marché n’est pas exclusive à la Tunisie. Cependant d’autres pays comme la Turquie et le Maroc ont pu améliorer leurs performances.
La Tunisie continue à être un fournisseur majeur de l’UE avec 75% des exportations destinées à ce territoire. La France, l’Allemagne et l’Italie accaparent une part de 58,6%, créant ainsi une dépendance à ces marchés. Une dépendance génératrice de risque, notamment en période de récession.
Rappelons qu’en dehors des pays du Maghreb, le poids des exportations de la Tunisie vers les pays arabes et africains reste relativement faible.