Rien ne l’y prédestinait lorsqu’elle quitta son école, l’Ecole supérieure des sciences et technologies de design (ESSTED). Elle avait débuté sa carrière en tant que graphiste dans une agence de communication. « J’ai commencé à créer des poufs pour un besoin personnel », a déclaré Essia Chaloueh.
Avec un sourire désarmant qui sait tout conquérir et une bonhomie naturelle laissant supposer que tout coule de source, elle nous a raconté comment l’idée lui est venue de créer sa propre entreprise.
S’amusant à confectionner des poufs pour son entourage, elle a décidé un jour de passer la vitesse supérieure. En effet, la demande augmentait tous les jours, ne sachant pas à quoi s’en tenir dans un domaine où il ne suffit pas de fourmiller d’idées et de bonnes intentions.
Ayant pris conscience de l’ampleur de la demande, Essia Chaloueh s’est décidée à franchir le Rubicon et vu que les créations de mobilier de détente n’offrent pas de niche à exploiter, Essia s’engouffre dans la brèche et crée Pouffy. Aujourd’hui, elle a réussi à bâtir son univers et nous y a emmenés. Elle est la reine de ces coussins épais, larges où on aime s’installer confortablement évoquant la décontraction. Désormais, Pouffy est une enseigne à part entière et donne la réplique aux plus aguerris.
L’enseigne a aujourd’hui quatre ans d’existence. Outre les dix salariés permanents qu’elle emploie, Essia collabore avec des couturiers, des tapissiers, des menuisiers, etc. Elle a dû agrandir son espace de travail, en emménageant dans un local plus grand. « De petites créations, je suis passée à des créations diverses dans le mobilier de détente intérieur et extérieur », s’extasie Essia. Sa force, Essia Chaloueh jongle aisément entre les genres et marie parfaitement la technique ancestrale et la touche moderne.
Elle ne serait pas parvenue à faire autant en si peu de temps sans l’aide du programme Souk At-tanmia qui l’a accompagnée au-delà du financement. Le programme a mis à sa disposition tout un réseau étoffant son carnet d’adresses et facilitant sa participation à plusieurs foires. Ainsi, après une première participation remarquée à la foire artisanale de New York, grâce au soutien du bailleur américain, Essia commence à faire connaître ses produits à l’étranger qui viennent même de franchir le marché australien et canadien. A seulement 31 ans, le succès d’Essia se confirme puisqu’elle a été sélectionnée à participer à l’édition 2018 du New York NOW, au mois d’août, l’un des plus prestigieux salons professionnels de décoration qui a lieu tous les ans.
Aujourd’hui, Essia veut s’affirmer dans le e-commerce et réaliser une bonne part de son chiffre d’affaires via le digital. “Quel que soit votre succès, n’arrêtez jamais d’apprendre et de sortir de votre zone de confort”, argue-t-elle. Pour aller de l’avant, il faut être conscient que les ressources humaines sont le point focal de la réussite, surtout lorsque l’entreprise grandit. “C’est le capital le plus important, il faut le traiter comme un de vos meilleurs clients”.