Un débat crucial pour la Tunisie, en ces temps de rareté et de raréfaction ! L’IACE organise le mercredi 27 juin 2018, la 4ème édition du Tunisia Economic Forum sur le thème: “Les politiques économiques et la contrainte des ressources rares en Tunisie”. Les débats débuteront à 08h30, à la Maison de l’Entreprise. Signe montrant les prémices d’un engagement de la part du gouvernement, Youssef Chahed, Chef du Gouvernement, assurera l’ouverture officielle de cet événement d’une haute importance.
L’IACE se propose de soulever des questions aussi délicates que vitales, mobilisant pour l’occasion, un parterre d’intervenants variés, issus du secteur public et du secteur privé, ainsi que des experts, pour une vision 360° de la problématique et formuler des recommandations concrètes. A noter que chaque thématique sera débattue autour d’un dialogue public-privé, une pratique chère à l’IACE.
De l’importance d’une vision
La rareté des ressources implique autant les ressources naturelles telles que l’eau et la terre, que les talents et les qualifications. Face à ces défis majeurs, le débat est destiné à dégager les grandes lignes d’une vision nationale stratégique de gestion des ressources rares. Une vision qui devrait être centrée sur l’optimisation des décisions en rapport avec leur mobilisation et leur usage, sur la définition et la priorisation des choix de politiques à entreprendre pour contribuer à leur durabilité et aussi sur la promotion d’une nouvelle gouvernance institutionnelle de ces ressources.
Eau et terre vont de pair !
Stress hydrique, voilà une expression que l’on ne cesse d’entendre ! Durant les prochaines décennies, la Tunisie doit se préparer à faire face à d’importants problèmes en termes d’accès à l’eau liés aux usages croissants et concurrents de cette ressource à la baisse tendancielle de leur offre. Par ailleurs, dans la mesure où les disponibilités en terres cultivables se feront de plus en plus rares, les défis résultant d’une pénurie portant simultanément sur les deux facteurs eau et terre doivent être appréhendés dans leur globalité et ne doivent donc pas être traités de manière distincte.
Remédier aux pénuries de ces ressources se fait généralement par des approches techniques, institutionnelles et politiques. Dans ce cadre, l’IACE propose d’étudier les modalités d’affectation de ces ressources entre les principaux secteurs de l’économie. Cette affectation devrait prendre en compte au moins deux exigences : la première est de nature économique, celle-ci doit répondre à un impératif de recherche de l’efficacité. La seconde est plutôt multidimensionnelle et doit répondre aux préoccupations politiques, au rééquilibrage régional et à la problématique de l’emploi.
Une meilleure maîtrise de l’usage d’une ressource telle que l’eau rendrait d’abord moins contraignante la gestion du gap entre son offre et sa demande outre le fait qu’elle permettrait de préserver un facteur tout aussi rare comme la terre par évitement de l’irrigation à outrance. Elle conduirait aussi à inscrire la gestion de l’eau rare dans le cadre d’un arbitrage plus favorable aux intérêts des générations futures.
Quant à la gestion de la rareté des qualifications, facteur de moins en moins reproductible et de plus en plus mobile, elle renvoie plus largement à l’impératif de mener des réflexions profondes sur les politiques éducatives et sur les modalités pratiques de conserver le stock rare de talents ainsi que sur les moyens d’attirer les talents existants sur un marché international de plus en plus ouvert.
De la nécessité d’avoir des politiques inclusives
Le premier panel du forum proposera de débattre de l’optimisation des politiques économiques sous contrainte de rareté. L’impact souvent coûteux de la sollicitation de ressources rares invite à rechercher des mécanismes d’ajustement alternatifs, non exclusivement fondés sur la logique de marché. Ceci à cause de la valeur sociale, individuelle et collective de certaines ressources à l’instar de l’eau.
Faudrait-il alors dans un premier temps, mettre en évidence des politiques sectorielles pour la promotion des secteurs porteurs sous la contrainte de la rareté de ces ressources. Et dans un deuxième temps, identifier les progrès réalisés et les différents problèmes rencontrés dans plusieurs pays afin de disposer d’un benchmark des politiques optimisées qui peuvent inspirer les choix à entreprendre.
Les politiques envisageables devraient tenir compte ensuite de l’aspect territorial, de l’intégration dans les chaînes de valeurs globales et surtout doivent être construites dans une approche de dialogue public-privé. Ces politiques doivent à la fois rallier des objectifs d’inclusion, d’emploi, de croissance et d’amélioration de la balance commerciale. Toutes ces questions seront débattues en présence de Zied LADHARI, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Hédi LARBI, ancien ministre de l’Equipement , Raoudha GAFREJ, experte en gestion des ressources en eau, et Mosbah HELALI, président-directeur général de la SONEDE.
La rétention des talents: un enjeu national !
Et c’est la transformation digitale des entreprises qui risque d’en pâtir ! Ainsi les politiques doivent tenir compte que sa mise en place pourrait être contrainte par la rareté des qualifications. La fuite des cerveaux est un problème qui se pose au niveau mondial et dont souffre plusieurs pays y compris certains pays développés.
Les pays doivent penser et mettre en place les politiques publiques adéquates en vue d’offrir aux entreprises les ressources humaines nécessaires à leur développement. La disponibilité de ces ressources humaines au niveau national constitue aussi un facteur d’attractivité important pour le site Tunisie. Bien que ce problème soit de portée nationale, les entreprises tunisiennes doivent aussi y jouer un rôle.
C’est d’ailleurs dans ce cadre que le Tunis Economic Forum sera suivi cette année par la première édition du Forum de l’emploi où le problème de la rareté des talents y constituera l’un des axes majeurs.