Instabilité politique, conjoncture économique peu favorable et des tensions causées par les polémiques autour du document de Carthage … ces indicateurs n’ont pas été sans effet! Fitch Ratings, l’agence de notation financière internationale, a tranché: la note de défaut de l’émetteur à long terme en devises étrangères est maintenue à « B+ » mais avec une perspective négative au lieu de stable, et ce, comme précisé dans son communiqué du 27 mai courant.
Selon la même source, cette notation est impactée par l’accroissement de la dette publique et extérieure, le déficit budgétaire et commercial, la croissance économique mitigée et l’élan de la réforme atone dans un contexte de tensions sociales et politiques.
Il a d’ailleurs été souligné que “l’examen des perspectives à négatif traduit une augmentation des pressions sur les finances extérieures et une forte incertitude entourant la capacité du gouvernement à mettre en place les politiques nécessaires pour réduire les déséquilibres macroéconomiques dans un contexte de mécontentement social. La lenteur des réformes fiscales impopulaires et la pression continue des salaires entraîneront un déficit persistant entre l’épargne et l’investissement. La dette extérieure se trouve être vulnérable face aux fluctuations des taux de changes.”
Fitch a également mis l’accent sur quelques indicateurs économiques inquiétants, dit-on. Une inflation en mode galop et “qu’on avait pas vue depuis 26 ans” et des réserves de devises de 72 jours d’importations en mai 2018 contre 111 jours fin 2016 et 93 jours fin 2017.
Toujours d’après Fitch, le déficit courant serait situé en moyenne à 9,5% et la dette extérieure nette atteindrait 75,6% du PIB en 2019, soit presque le double de son niveau d’ il y a cinq ans. Elle prévoit aussi que la croissance du PIB va s’accentuer graduellement pour atteindre en moyenne 2,7% en 2018–2019.