Cawtar & SIDA
La recette magique pour l’indépendance des femmes à tous les niveaux est indéniablement son intégration économique. C’est en partant de cette idée, qu’a été lancé, lors d’un séminaire national organisé hier 15 mai 2018 par le Centre Cawtar (Center of Arab Women for training and research), en partenariat avec l’Agence suédoise de coopération au développement international (SIDA), le projet sur le genre et le commerce.
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Baptisé « Autonomisation économique des femmes dans la région MENA à travers l’intégration du genre dans les politiques économiques et les accords commerciaux », ce projet est un projet pionnier parce que, jusqu’à présent, aucun programme n’a pris en considération les accords commerciaux, en traitant le problème de l’inégalité des genres.
Ce programme comporte deux phases essentielles. Une première étape sera réservée à la collecte des données, notamment les accords bilatéraux, durant laquelle seront identifiées les lacunes et présentés les résultats.
Une analyse des données sera ensuite effectuée permettant d’identifier les priorités et les actions pour le changement. Notons que tout le travail sera axé sur l’intégration des genres et des droits humains, et établi « en toute transparence, surveillance et responsabilité », a indiqué, Sameh Salemi, économiste et enseignante à IHEC Carthage, recrutée par Cawtar en tant qu’experte.
Pour ce faire, plusieurs partenariats ont été noués à l’échelle nationale et régionale. Citons à titre d’exemple, les ONG, les structures de financement ou encore les institutions en charge des questions femme et genre, à savoir les ministères, les conseils et les commissions.
A cet effet, Hichem Ben Ahmed, secrétaire d’État au Commerce extérieur, estime que la question du genre en termes de relations commerciales a le vent en poupe. « Le renforcement de l’autonomisation économique des femmes est un axe prioritaire dans les orientations de la Tunisie, pour une croissance économique soutenue, inclusive et durable. », a-t-il indiqué.
Dans le même sillage, le responsable a veillé à mettre l’accent sur la stratégie nationale de l’autonomisation économique et sociale des femmes et des filles dans les zones rurales, adoptée par le gouvernement d’Union nationale à l’horizon 2020.
La société civile a son mot à dire quant à l’inclusion féminine dans la vie économique. Sonia Ben Mrad, fondatrice de Femme leader mondiale Tunisie, a mené des actions en faveur de la femme axées sur l’export en particulier. L’association, mentionnons-le, se donne pour mission d’accélérer le succès des femmes actives, désireuses de se développer davantage.
Cependant, l’intérêt de nombreux acteurs socioéconomiques à cette problématique n’émeut pas outre mesure les politiques qui semblent peu concernés par la question du genre.
Selon Bochra Bel Hadj Hmida, députée et présidente de la commission des libertés individuelles et de l’égalité, l’égalité homme-femme est restée depuis des décennies un discours creux.
A cet égard, elle insiste qu’il faut sensibiliser les politiques à la question.
“ Il faut créer des lobbies parce qu’un long chemin reste à parcourir quant à la “transversalité”, a-t-elle enchaîné, aucun parti politique tunisien n’accorde un intérêt particulier à la question.”
La richesse, admettons-le, ne se crée que si l’on essaye de réduire le fossé entre les femmes et les hommes.