Retour sur la 43ème réunion annuelle du groupe de la Banque islamique de développement (BID)
La Tunisie a accueilli la 43ème réunion annuelle du groupe de la Banque islamique de développement (BID) sous le haut patronage du président de la République. L’ouverture officielle a été donnée aujourd’hui, 4 avril 2018, par le Chef du gouvernement Youssef Chahed.
Un engouement remarquable a été le point fort de cette matinée, où étaient présents plusieurs représentants d’organismes régionaux. L’événement a été rehaussé notamment par la participation du ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Zied Ladhari et du président du groupe de la BID, Bandar Ben Mohamed Hajjar. Tous réunis pour débattre des défis auxquels est confrontée la Tunisie lors de cette phase transitionnelle économique.
Le processus transitionnel est loin d’être un fleuve tranquille
«Après avoir réussi la transition politique, certes difficilement, avec l’adoption d’une nouvelle constitution en 2014 et la mise en place des instances constitutionnelles indépendantes, le gouvernement ne lésine pas sur les efforts pour assurer, pareillement, une transition économique réussie. La Tunisie avance contre vents et marées et chemine à grands pas. », a avancé Chahed non sans fierté, en exposant les avancements réalisés par le gouvernement de l’Union nationale.
En effet, il a rappelé que les plus importantes réalisations concrètes consistent en la mise en place des réformes dans le cadre du plan 2016–2020, l’adoption d’un nouveau Code d’investissement, le renforcement de la bonne gouvernance, la création de l’Instance tunisienne de l’investissement, la prise en compte de la lourdeur de la bureaucratie et l’adoption en 2015 de la nouvelle loi relative à la Banque centrale de Tunisie.
« La Tunisie fixe le cap sur l’initiative privée pour que des projets innovants voient le jour. Ceci est illustré d’une part par le vote, il ya deux jours, de la loi StartupAct et par le lancement du plan Tunisie numérique, d’autre part, dont les objectifs fondamentaux sont l’amélioration de la gouvernance électronique en matière d’éducation, de modernisation de l’administration et de création d’entreprises. », a-t-il poursuivi.
Dans le même sillage, Bandar Ben Mohamed Hajjar, n’a pas manqué de saluer les réformes engagées par la Tunisie, tout en mentionnant la loi StartupACT et la loi relative au PPP.
Les partenariats public-privé contribuent, sans le moindre doute, au développement économique. Chahed a mis en relief dans ce contexte le montant des investissements dans des projets inscrits dans le cadre du PPP estimés selon ses dires à sept milliards de dinars à l’horizon de 2020. Ainsi, le Chef du gouvernement prévoit un taux de croissance de 3% en 2018.
Les relations avec le groupe de la BID ne datent pas d’aujourd’hui
La Tunisie est l’un des pays membres de la BID. La coopération entre notre République et la BID se traduit par les initiatives de cette dernière pour la mise en place d’un modèle de développement actualisé dans son plan d’action fondé notamment sur l’appui aux secteurs à forte valeur ajoutée et ses engagements en Tunisie qui sont estimés à 3.2 milliards de dollars.
Cependant, Chahed a qualifié le niveau actuel de nos échanges avec les pays membres de la BID d’insuffisant. Il a recommandé dans ce sens l’accélération des échanges commerciaux, la création des opportunités d’investissement nouvelles et l’amélioration du climat des affaires. La création d’un bureau de la BID en Tunisie est fort probable dans ce contexte.
Et ce n’est pas Zied Laâdhari qui dément cela: «Les enjeux auxquels nous faisons face ne manquent pas. Je cite plus particulièrement l’impératif de créer des nouveaux postes d’emploi et la transformation numérique. Grâce à notre partenariat avec la BID et notre alliance avec les pays membres, nous aurons la possibilité de s’intégrer davantage dans l’économie mondiale et de promouvoir l’innovation ».
Un air de fraîcheur souffle sur la BID
Bandar Ben Mohamed Hajjar a confirmé, lors de cet événement, que la BID avait adopté un nouveau modèle de développement. Sa nouvelle posture de banque participative de développement et d’entrepreneuriat a pour objectif d’attirer des partenaires dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant.
Il a par ailleurs, donné un aperçu de la situation de la banque et de ses pays membres.
Dans l’énergie, par exemple, la banque n’a pu assurer que 3,5% des besoins en liquidités des pays membres estimés à 150 milliards de dollars (soit environ 364 milliards de dinars).
Pour atteindre les objectifs de développement en infrastructure, les pays membres requièrent 700 millions de dollars. Pour surmonter cet obstacle, le président de la BID propose de changer le modèle de développement dans les pays membres et de tirer profit des opportunités qu’offre la finance islamique et du réseau de partenaires du groupe et ses services.
« L’engagement de la BID à soutenir les pays dans la réalisation des objectifs de développement se traduit par la création de deux fonds souverains en Afrique et en Asie qui seront destinés à appuyer le PPP et financer des études de faisabilité pour des projets PPP. Ledit engagement est illustré aussi par l’élaboration d’une étude (en cours) pour identifier les secteurs promoteurs permettant de s’intégrer dans les chaînes de valeur mondiales et d’ouvrir les voies pour le secteur privé.», a-t-il indiqué.