Devant le blocage au niveau du port de Radès, à cause de la grève de protestation des agents de la Société tunisienne d’acconage et de manutention STAM, observée les 30 et 31 mars 2018, le ministre du Transport, Radhouane Ayara, a annoncé sur les ondes de Radio Shems FM, que 290 agents de la STAM seront libérés.
Détenant le monopole d’acconage et de manutention au niveau de ce port commercial, où sont effectués environ 70% des opérations d’exportation selon le ministre, la STAM paralyse les mouvements de marchandises à l’export et à l’import et porte par conséquent atteinte aux sociétés qui utilisent ledit port dans des opérations de commerce.
Port de Radès : un cri d’alarme qui date de novembre 2017
Cette affaire qui fait polémique, depuis quelque temps, semble s’éterniser avec le désaccord entre les agents de la STAM et l’UTICA.
L’UTICA, rappelons-le, a exprimé son rejet catégorique des revendications des agents de la STAM, qui portent essentiellement sur l’augmentation de 20% des tarifs des services de la société.
Selon un communiqué rendu public par l’UTICA, le 1er avril 2018, le rapport qualité/prix est inadéquat au niveau du port étant donné que les tarifs en vigueur au port de Rades sont élevés par rapport à la qualité et à la célérité des services. D’ailleurs, depuis des années, le Port de Radès vit dans une situation de congestion qui empêche les acteurs économiques d’en tirer pleinement profit. Cette situation a coûté des pertes qui se sont élevées pour la seule journée le 3 avril 2018 à 130 mille dollars.
Pareillement, la centrale patronale désapprouve la récente décision d’imposer une taxe supplémentaire sur le passage des containers au scanner.
Malgré les efforts qui ont été fournis en vue d’annuler la grève, notamment la réunion tenue entre les représentants du syndicat du Port de Rades et ceux du ministère du Transports, aucun compromis n’a été trouvé.
Salem Guedri, secrétaire général adjoint du syndicat de base au port de Radès, a indiqué que cette grève est lancée suite à la signature de plusieurs PV relatifs à l’augmentation des tarifs, avec le ministère du Transport et qui datent de novembre 2017 et au préavis de grève depuis février 2018 reportée à maintes reprises dans l’attente d’une solution.
De son côté, appuyant la position de l’UTICA, la Conect a exprimé, dans un communiqué publié hier, le 2 avril 2018, sa totale indignation face à la grève. L’organisme a qualifié cette grève d’anarchique et a appelé le gouvernement et les parties concernées à prendre les mesures nécessaires pour assurer la continuité du service public au Port de Radès et sauvegarder les intérêts supérieurs et stratégiques du pays.