“Tunisian Startups Index : a new data source in the tunisian economy”, tel est le thème abordé lors de la rencontre organisée, hier le 27 mars 2018, par l’association Tunisian Startups, en partenariat avec la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté — Tunisie et l’APII INFOS.
Sous les applaudissements de l’audience large présente à cet événement par lequel sont concernés tous les acteurs de la sphère entrepreneuriale, Ralf Erbel, représentant de la Fondation Friedrich-Naumann pour la Liberté qui finance le projet, a été à l’honneur.
La soirée a été consacrée à la présentation des résultats, des enjeux et de la méthodologie de l’étude TS Index.
« L’idée de l’élaboration de cette étude est venue suite aux discussions qui ont eu lieu entre les membres de l’association Tunisian Startups en vue de diagnostiquer les problèmes des startups tunisiennes. Il s’est avéré ainsi que le manque des données statistiques en est le plus important. », a avancé Zied Ouled Ali, vice- président de Tunisian Startups.
Cet index est en effet une plateforme en ligne et interactive dont l’objectif est de mesurer l’impact des startups qui la consultent sur l’économie tunisienne. Les fondateurs des startups ont été questionnés sur six axes principaux à savoir la loi et la réglementation, le financement, la culture d’entreprise, le capital humain, l’accompagnement et la structure et l’accès au marché.
Pour la réalisation du TS Index, un indicateur a été calculé. Il s’agit d’une quantification des réponses aux questions relatives aux axes précédemment cités. Les personnes interrogées ont été appelées à décider de l’importance d’un axe par rapport à l’autre pour garantir la réussite de sa startup. A cet effet, l’approche de cet index est évolutive.
Diagnostic de l’écosystème entrepreneurial
L’étude intitulée “Tunisian startups Index /TSIndex/” a été réalisée sur un échantillon de plus de 320 entreprises tunisiennes opérant principalement dans le domaine des TIC, qui emploient environ 1000 employés et qui font un chiffre d’affaires total qui peut atteindre 30 millions de dinars.
L’étude révèle que, outre le marché local, 60% des startups ont des activités d’exportation. Les marchés principalement visés par l’exportation sont le marché africain, notamment l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient ainsi que le marché européen. Et c’est pourquoi, selon les dires de Zied Ouled Ali, les startups ont des besoins en devises.
L’étude a, par ailleurs, fait ressortir qu’en Tunisie, les startups mettent en moyenne entre 6 et 12 mois pour leurs levées de fonds. En sus, 53% des startups ne couvrent pas leurs charges. Commentant ces données, Zied Ouled Ali estime qu’il s’agit d’un chiffre alarmant.
Parmi le total des startups concernées par le sondage, 37% ont admis avoir fait recours à des opérations de corruption pour avancer sur un sujet, notamment quand il s’agit de procédures administratives
S’agissant du système de payement le plus apprécié par les dirigeants des startups, c’est la Poste qui est la plus utilisée.
Selon la même étude, et par ordre préférentiel, les startups estiment que les responsables qui siègent dans des postes de prises de décision ont intérêt à avoir recours à des mesures importantes, comme la réglementation des changes, les taxes et la loi du travail.
La startup = de l’innovation + de la croissance
De son côté, Noômen Lahimer, co-fondateur d’Evey technologies, la startup qui a été chargée de la collecte des données pour l’élaboration de cette étude, parle méthodologie.
“L’un des premiers challenges auquel nous avons fait face est de chercher à définir correctement la startup. Pour ce faire, il a fallu contacter les structures d’appui aux startups, tels que la cogite, les incubateurs et les acteurs actifs de l’écosystème entrepreneurial. Au final, une startup est le fruit qui résulte d’un mélange entre l’innovation et la croissance.”, a-t-il indiqué.
Et ce sont les deux critères recherchés dans toutes les entreprises enquêtées.
L’objectif de l’étude étant d’évaluer l’écosystème, il a fallu se questionner sur toutes les facettes de l’entrepreneuriat, et c’est ainsi qu’ont été définis les six axes.
Cette étude permet d’identifier une population de référence sur laquelle seront basées les enquêtes futures.
Premier constat : la distribution des startups et la distribution des thèmes. Il a été constaté que les startups ont évidemment une composante TIC. Une startup en Tunisie a recours à trois types de technologies différentes, et c’est le software qui occupe la place la plus importante.
Pour l’étude des chiffres d’affaires, il a fallu répartir ce dernier par startup et par niveau de développement.
Pour la phase de cycle de vie de la startup, l’étude révèle qu’en phase préliminaire à l’état d’idée, 20% des startups ont tendance à se développer, qu’en phase de la concrétisation de l’idée, 50% des startups accélèrent leur développement et qu’en phase de croissance, la majorité n’arrive plus à continuer. Noômen attribue cela à deux raisons principales à savoir les ressources financières et l’accès au marché.
L’association surfe sur le succès de cette première étude et compte, prochainement, la réalisation d’un deuxième index, la version 2.0 qui regroupera un nombre plus important de startups, et pour lequel collaboreront d’autres acteurs.