Malgré des recettes en hausse et des perspectives prometteuses pour la saison 2025, le secteur du tourisme en Tunisie reste confronté à une série d’obstacles majeurs. C’est ce qui ressort de la séance d’audition du ministre du Tourisme, organisée le 16 juillet 2025 par la Commission du tourisme, de la culture, des services et de l’artisanat à l’Assemblée.
Parmi les principaux freins évoqués:
– La cherté du foncier: les investisseurs font face à une flambée des prix des terrains privés et à des procédures complexes pour changer leur vocation.
– Le faible accès au financement: l’endettement du secteur reste élevé, et les banques hésitent à soutenir de nouveaux projets touristiques.
– La lourdeur administrative: les démarches actuelles freinent la création d’unités touristiques, notamment dans l’hébergement alternatif.
– Le manque de ressources humaines spécialisées: de nombreux établissements peinent à recruter du personnel qualifié, y compris pour les fonctions de contrôle qualité.
– La faiblesse des moyens de promotion: les budgets alloués au marketing restent limités, en particulier pour les actions de communication digitale.
– Les lacunes du transport aérien: l’irrégularité des vols et le manque de liaisons pénalisent l’accès à certaines destinations.
– Les déséquilibres tarifaires: les députés ont relevé le coût élevé des séjours pour les Tunisiens, comparé aux tarifs souvent préférentiels pour les étrangers.
– La fermeture de nombreuses unités touristiques: plusieurs établissements restent inactifs, sans plans clairs de réhabilitation.
– Les atteintes aux droits des usagers: des cas de vente conditionnée, de restrictions à l’accès aux plages ou encore d’imposition vestimentaire ont été signalés.
– La désorganisation du secteur artisanal: les artisans font face à un manque de matières premières, à des coûts élevés et à une faible présence d’événements de valorisation, notamment dans les régions.
– Le flou autour des plateformes numériques: certaines plateformes étrangères opèrent en dehors du cadre réglementaire tunisien, notamment dans l’hébergement alternatif.
Face à ce diagnostic, les parlementaires ont appelé à une réforme structurelle du secteur, à la fois sur le plan législatif, organisationnel et financier, afin de lever ces blocages et garantir un développement durable et inclusif du tourisme tunisien.