Le Niger franchit un cap décisif pour moderniser ses documents officiels: grâce à deux nouveaux mémorandums signés le 27 juin 2025 à Niamey, le pays va se doter d’un système de passeport biométrique en polycarbonate, équipé d’une puce électronique (e-passeport), ainsi que d’un tout nouveau système pour l’émission de la carte nationale d’identité nigérienne. Objectif: renforcer la sécurité, lutter contre la fraude documentaire et faciliter la mobilité de ses citoyens, dans un contexte régional où les déplacements sécurisés sont devenus un enjeu stratégique.
Dans le détail, ces accords ont été paraphés par le ministre d’État nigérien, Général de Division Mohamed Toumba, et Wissal Samtali, directrice de la société Al Itissan Al-Jadeed, basée en Libye. Ce partenariat public-privé couvre trois volets majeurs: le financement, la construction et la maintenance du système d’émission de passeports biométriques, l’archivage électronique des dossiers administratifs et la mise en place d’un dispositif moderne pour produire et délivrer la carte nationale d’identité.
D’après les premières informations publiées par l’Agence nigérienne de presse (ANP) et confirmées par des médias régionaux comme Sahel Intelligence et AfricaNews, le choix du passeport en polycarbonate répond aux standards de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), qui recommande ce matériau pour sa durabilité et sa résistance aux falsifications. De plus, l’intégration d’une puce électronique permettra un contrôle plus fiable aux frontières et une interopérabilité accrue avec les systèmes biométriques d’autres pays.
Ce partenariat avec une société libyenne est aussi perçu comme une illustration des nouvelles dynamiques de coopération Sud-Sud entre pays du Sahel et de l’Afrique du Nord, malgré un contexte sécuritaire fragile dans la région. Selon les données du Migration Data Portal et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), la fraude documentaire et la porosité des frontières figurent parmi les défis majeurs auxquels font face les États du Sahel pour sécuriser les flux migratoires et combattre les réseaux criminels.