Le Président de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat Samir Majoul a appelé, lundi, à la création d’un Observatoire de la décarbonisation industrielle qui sera le fruit d’un partenariat UTICA-Gouvernement.
Dans son discours d’ouverture, le Président de l’Utica Tunisie, a souligné que cet atelier représente une étape importante pour la réflexion collective sur l’un des plus grands défis auxquels le monde est confronté aujourd’hui, qui est le changement climatique et les stratégies claires et efficaces qu’il nécessite pour éliminer le carbone.
Ce partenariat c’est avec la Fondation Konrad Adenauer et la Société chimique de Tunisie, considérant que faire face au changement climatique nécessite une mobilisation collective consciente, basée sur l’innovation et l’harmonie entre les différentes parties.
Il a également expliqué que la participation intense à cette réunion reflète la prise de conscience collective croissante de la nécessité d’évoluer vers une économie sobre en carbone, à la lumière des transformations environnementales sans précédent, dans laquelle la crise climatique n’est plus un enjeu théorique ou reporté, mais plutôt une réalité tangible qui a des répercussions directes sur les ressources, les infrastructures, l’économie et l’avenir. Les générations à venir.
Samir Majoul a souligné que la décarbonation n’est plus une option, mais s’est transformée en une nécessité inévitable dictée par les engagements internationaux de la Tunisie, notamment dans le cadre de l’accord de Paris et de la Contribution déterminée nationale (CDN), qui vise à réduire l’intensité carbone de 45% d’ici 2030, notant que atteindre cet objectif nécessite la mobilisation de fonds estimés à environ 19,4 milliards de dollars au cours de la période 2021-2030.
Il a considéré que ce défi climatique représente en même temps une opportunité historique pour moderniser le système de production, renforcer la compétitivité et ouvrir de nouveaux horizons aux marchés, permettre au secteur privé tunisien de jouer un rôle actif dans l’économie du futur, à travers un système énergétique propre, basé sur les énergies renouvelables, indiquant que les institutions tunisiennes, notamment les petites et moyennes entreprises, font face à trois principaux défis dans le processus de décarbonisation :
• Financement : les économies de 14,4 milliards de dollars représentent un fardeau important pour le tissu économique national.
• Le défi technologique : le résultat du coût élevé de l’investissement initial et la difficulté d’accéder à des solutions de financement adaptées.
• Défi législatif et concurrentiel : L’Union européenne se prépare à mettre en place un «mécanisme d’ajustement carbone aux frontières» à partir de 2026, avec le prix d’une tonne de carbone atteignant actuellement environ 80 euros, rendant la décarbonation nécessaire pour survivre sur les marchés mondiaux.
Le président de l’Union a appelé à une approche globale qui renforce le partenariat entre le secteur privé et les communautés universitaires et scientifiques, soulignant l’importance d’investir dans des technologies propres, de qualifier les ressources humaines, d’échanger des expériences, et développer des mécanismes d’accompagnement et de supervision, soulignant que cet atelier représente une opportunité pour renforcer le dialogue entre industriels, chercheurs, étudiants, organisateurs et partenaires techniques, y compris Il aide à formuler des solutions pratiques qui sont cohérentes avec le contexte tunisien.
Dans ce contexte, M. Samir Majoul a présenté un ensemble de propositions pratiques que l’Union considère comme des outils pour activer la transition vers une économie à faibles émissions de carbone, qui sont :Établir un observatoire national de la décarbonisation industrielle dans le cadre d’un partenariat entre l’Utica et le gouvernement.
1 Lancement d’un programme national de sensibilisation et de formation pour les petites et moyennes entreprises, afin d’assurer une transition énergétique globale.
2 Développer une plateforme nationale de financement vert pour les institutions tunisiennes, afin de faciliter l’accès aux ressources financières nécessaires.
3 Création d’un centre national d’expertise en comptabilité du carbone pour créer des compétences locales et réduire la dépendance à l’égard de l’expertise étrangère.
Le président de l’Utica a conclu son intervention en soulignant que la réussite de cette transition environnementale nécessite une coopération entre toutes les parties, de l’innovation, l’adéquation des cadres législatifs, formation, et accompagnement des institutions dans les différentes étapes de transformation.