Transformation digitale : le sujet intéresse mais aussi intrigue plus d’un dirigeant d’entreprise. Et pour preuve, un récent rapport de McKinsey montre que 75% des transformations digitales ont échoué. Altersis performance apporte quelques éléments de réponse lors du meet up qu’elle a organisé le mercredi dernier. Rencontre avec Makram Hanin, fondateur d’Adhoc en 2002 et l’un des initiateurs en Europe de l’ingénierie de la performance applicative. Il est aujourd’hui global solutions director à Altersis Performance, premier cabinet de conseil en ingénierie de la performance en Europe.
Transformation digitale : les clés de succès
L’intérêt de réussir sa transformation est manifeste : ceci peut même faire figure d’un argument marketing valorisant la marque. Certaines étapes demeurent nécessaires à cette fin.
Pour bien démarrer sa transformation digitale, il faut d’abord identifier son objectif stratégique : un travail de collaboration entre la direction générale et les responsables métier. Il est primordial de définir sa cible et son périmètre d’action. En clair, se poser les questions suivantes : vers où s’orienter ? Qu’est-ce que je veux changer et quel métier a besoin d’une transformation digitale ?
Cette étape est très importante et demande l’implication de toutes les parties prenantes pour établir la vision digitale future. Lorsque l’objectif stratégique est défini, Altersis accompagne alors le client pour définir les niveaux de maturité préconisés en termes de process et d’outillages IT nécessaires pour le nouveau mode opératoire digital au sein d’une organisation. Lors de cette phase, une étude de maturité sera réalisée car il n’existe pas de solution préconçue adaptée à toutes les entreprises.
En somme, la transformation digitale n’est ni une entreprise ni un logiciel que le dirigeant achète. C’est essentiellement une initiative stratégique au niveau de l’entreprise, qui se réalise en plusieurs étapes. Après la détermination de la vision, place à l’élaboration d’une feuille de route à 3 niveaux : technologie, process et gouvernance. Le responsable reçoit, à ce titre, un rapport traçant l’état des lieux des lacunes existantes et la manière de les améliorer. Et d’insister que l’objectif de la transformation digitale ne soit pas de recommencer from scratch mais d’essayer de capitaliser sur l’existant en termes d’assurance qualité logicielle, d’équipe de production et de savoir-faire IT.
D’après Makram Hanin, les 4 piliers IT de la transformation digitale sont :, le cloud en tant qu’infrastructure applicative moderne et flexible, et le devops en tant que processus de développement et de fabrication logicielle fluide, continu et hautement automatisé, l’infrastructure applicative à base de Container, l’architecture applicative à base de microservices. Pour ce qui est des coûts et des délais, ils dépendent fortement de la complexité du système d’information. En effet, une stratégie digitale dans une start-up est différente de celle dans une banque. Toutefois, une transformation digitale dure en moyenne entre 6 mois et 2 ans.
Pourquoi l’ingénierie de la performance et le devops ?
La gestion de la performance était déjà très recommandée avec les applications web. Aujourd’hui, c’est un atout compétitif pour les banques avec les agences en ligne. D’après Morsi Tlili, senior performance architect chez Altersis, les solutions de supervision applicative sont l’une des technologies clés de la transformation digitale car elles permettent une détection intelligente et automatique des anomalies de la performance.
A titre d’exemple, Altersis est intervenu pour la direction générale des impôts au Maroc où la télédéclaration était devenue obligatoire à partir du 1er janvier 2017. Faouzia Ouali, solutions director for french speaking markets à Altertis, a présenté lors du meet-up les solutions déployées pour améliorer les problèmes de performance et améliorer l’image de marque et des recettes fiscales de la DGI. L’amélioration de la performance est manifeste puisque le nombre de transactions est passé de 13 310 par jour de pic en 2015 à 125 000 par jour de pic en 2018. Le temps de réponse s’est également nettement amélioré en passant de 16 secondes en moyenne en 2015 à moins d’une seconde en 2018.
Et de signaler que la Tunisie accuse un retard en matière de transformation numérique. Le secteur bancaire et celui de la finance, plus développés au Maroc, sont ceux qui ont profité de l’engouement face au digital avec la mise en place de projets concrets.