En 2024, l’Afrique demeure le troisième marché hors UE pour les exportations agricoles françaises, avec un volume total de 5,1 milliards d’euros, en légère baisse de 2 % par rapport à 2023, selon France Agrimer. Cette stabilité apparente masque cependant des dynamiques contrastées selon les régions du continent.
En Afrique subsaharienne, les exportations ont reculé de 3,4 %, atteignant 2,75 milliards d’euros. Cette baisse s’explique principalement par la chute des livraisons de blé (-16 %), sur fond de concurrence accrue, notamment de la Russie en Afrique de l’Ouest. La Côte d’Ivoire reste le premier client de la région avec 444 millions d’euros (+3 %), suivie de l’Afrique du Sud (338 millions d’euros), du Sénégal (282 millions d’euros) et du Cameroun (206 millions d’euros), malgré un léger recul chez ces trois derniers. La sous-région représente 53,9 % des exportations françaises vers le continent.
À l’inverse, l’Afrique du Nord affiche une certaine stabilité, avec 2,36 milliards d’euros d’achats, dont plus d’un tiers liés au blé. Le Maroc conserve sa place de premier client (1,01 milliards d’euros), tandis que l’Algérie, deuxième, enregistre une baisse à 810 millions d’euros, notamment sur les produits laitiers (-33 %), en raison de tensions diplomatiques qui ont conduit à une diversification des sources d’approvisionnement.
Cette évolution intervient dans un contexte globalement moins favorable à l’export pour la France, dont les ventes agricoles vers les pays tiers ont diminué de 0,8 %, notamment sur les produits bruts (-4 %). Malgré cela, l’Afrique reste un débouché stratégique, bien que de plus en plus concurrentiel.