Le concept est né en Allemagne au milieu des années 2000, baptisé Industrie 4.0. L’industrie du futur s’est progressivement répandue dans le monde sous un format innovateur et un usage intensif du numérique rendant les usines plus intégrées et plus connectées. La Tunisie s’est engagée dans cette voie. Les challenges sont nombreux.
C’est une affaire de tous ! Tous les acteurs de l’entreprise doivent être impliqués et engagés dans cette réflexion sur les différentes stratégies à mettre en œuvre, ont confirmé les panelises du séminaire organisé par le Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) de Sousse, l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) Sousse et l’Institut Supérieur de Sciences Appliquées et de Technologie (ISSAT) de Sousse, au sujet des opportunités et des enjeu de la 4eme révolution pour les industriels. C’est ainsi que les patrons des industries manufacturières doivent être en mesure d’anticiper les évolutions numériques et technologiques, appuyés, certes, par les différentes structures gouvernementales qui sont appelées à chapeauter cette transformation digitale afin d’assurer les meilleurs résultats.
Appui du gouvernement dans la transition numérique des entreprises tunisiennes
« La Tunisie doit se mettre au diapason de l’Industrie 4.0 d’autant plus que son tissu industriel développé constitue un facteur de compétitivité très important », c’est ainsi qu’a entamé Hichem Elloumi, Vice-Président UTICA Centrale, son intervention lors du premier panel du séminaire sur l’Industrie 4.0. « L’industrie tunisienne a atteint un niveau honorable notamment à l’échelle africaine devançant le Maroc et l’Afrique du Sud, ce qui lui a valu le positionnement en tant que 2ème pays exportateur de produits industriels vers l’Europe », a-t-il précisé.
Elloumi n’a pas manqué, à ce niveau, de rappeler que « le gouvernement tunisien a mis en place un programme spécifique dédié à la mise à niveau des industriels pour améliorer la performance et la compétitivité. Toutefois, la mise en place des fondements d’une industrie 4.0 dépend essentiellement d’une garantie de la qualité des de produits. Ces derniers doivent être aptes à concurrencer afin de permettre à la Tunisie d’assurer un bon positionnement à l’échelle internationale ».
Le Directeur Général des Industries Manufacturières au sein du ministère de l’Industrie et de la Technologie, Kamel Oueslati, a pour sa part réitéré l’engagement du gouvernement tunisien dans l’accompagnement et l’encadrement des entreprises tunisiennes dans leur transformation digitale et notamment vers l’instauration de l’Industrie 4.0. « C’est dans le but d’initier les entreprises tunisiennes à s’inscrire dans l’industrie du futur que le ministère a élaboré un programme varié qui s’appuie sur le financement participatif et qui comporte le développement de vingt (20) réseaux pour la mise en place de l’Industrie 4.0 et notamment l’élaboration d’un partenariat public-privé », a-t-il expliqué.
Des success stories tunisiennes dans l’Industrie 4.0, ça existe !
L’industrie 4.0 a réussi aussi à intéresser les industriels tunisiens en quête d’intégrer les marchés internationaux. Partant d’une profonde conviction que la conquête des nouveaux marchés ne peut se faire qu’à travers l’adoption d’une stratégie de mutation radicale. Afin d’être plus intégrés et plus connectés, ils ont essayé de conquérir ce monde du futur et d’y arracher une place d’honneur.
C’est en marge de cette journée que les présents ont accordé aux entreprises tunisiennes ayant eu une expérience réussie dans la transformation digitale et spécifiquement l’Industrie 4.0, l’opportunité de parler de leurs expériences digitales et d’évoquer les difficultés auxquelles ils ont fait face.
C’est ainsi que le deuxième panel a été marqué par le témoignage de trois représentants de Poulina Group Holding (PGH), SKF Tunisia et de la société Leoni Tunisie, des success stories tunisiennes qui se sont distinguées par leur contribution au développement industriel et notamment l’Industrie 4.0 en Tunisie. C’est ce qui mène à dire que même si cette transformation industrielle 4.0 offre d’importantes opportunités aux entreprises, elle apporte également son lot de difficultés et de défis notamment au niveau de la formation des employés plus qualifiés qui sont capables de répondre aux exigences des nouvelles applications technologiques et qui sont indispensables dans des entreprises œuvrant dans certains domaines qui ne peuvent pas passer de la présence humaine. Un renouvellement dans la formation de la main-d’œuvre en général et l’enseignement professionnel dans l’industrie mécanique est ainsi nécessaire.