Dans le cadre du chaire de la technologie et des sciences de l’Académie de la Fédération tunisienne des directeurs de journaux (FTDJ), une conférence scientifique s’est tenue le jeudi 13 mars 2025. À cette occasion, Mansoor Al Khater, directeur général d’Ooredoo Tunisie, a donné une conférence sur le rôle de la 5G dans le développement de la presse écrite et de l’intelligence artificielle, en présence des membres de la FTDJ, des directeurs de journaux publics et privés, ainsi que de Najeh Missaoui, PDG de l’Agence Tunis Afrique Presse, et de Chokri Ben Ncir, PDG de la Télévision Tunisienne.
En ouvrant la conférence, Taïeb Zahar, président de la FTDJ, a souligné l’importance du rôle joué par les opérateurs télécoms dans l’accompagnement des transformations numériques en Tunisie et à l’échelle mondiale. Il a précisé que l’Académie de la FTDJ, récemment créée, vise à organiser des conférences et des rencontres régulières afin de permettre aux directeurs de journaux et aux acteurs du secteur médiatique de mieux appréhender les grandes évolutions du domaine. Cette initiative vise à les aider à orienter les journalistes et à travailler ensemble pour améliorer la qualité de l’information. Il a également rappelé que l’UTJP s’engage à inviter des personnalités influentes de divers secteurs afin d’enrichir les débats et d’apporter une réelle valeur ajoutée au paysage médiatique.
Dans le même esprit, Hafedh Ghribi, vice-président de la FTDJ et responsable des activités de l’Académie, a mis en avant l’importance de soutenir la presse écrite, qu’elle soit papier ou numérique. Il a insisté sur la nécessité de préserver un journalisme indépendant et de qualité. Selon lui, l’Académie cherche à offrir une formation continue pour renforcer les compétences des journalistes, promouvoir la liberté d’expression et favoriser le partage d’expériences avec des institutions médiatiques internationales.
Lors de son intervention, Mansoor Al-Khater a mis en avant l’impact des avancées technologiques sur la performance des entreprises médiatiques. Il a expliqué que les opérateurs télécoms ne sont plus de simples fournisseurs de services, mais sont devenus des partenaires clés dans la transformation numérique et le développement de l’économie digitale.
Il a notamment souligné que Ooredoo Tunisie investit massivement dans l’amélioration des infrastructures numériques, avec le déploiement de la 5G et de la fibre optique, permettant ainsi aux médias d’élargir leur audience et d’optimiser leur contenu grâce à des outils innovants.
« Aujourd’hui, les opérateurs télécoms ne se limitent plus à fournir des services. Ils jouent un rôle stratégique dans la modernisation du secteur médiatique. Des technologies comme la 5G, l’intelligence artificielle et les solutions cloud ouvrent de nouvelles perspectives aux journaux en leur offrant des moyens plus performants pour diffuser leurs contenus et explorer des modèles économiques novateurs. ».
Grâce à ces investissements, Ooredoo Tunisie accompagne les médias tunisiens dans leur transition numérique en leur fournissant des solutions adaptées aux nouveaux usages du public, qui privilégie désormais les plateformes en ligne et les réseaux sociaux pour s’informer.
Al-Khater a également insisté sur l’importance de la formation et du renforcement des compétences numériques des professionnels du secteur. Il a plaidé en faveur d’une coopération étroite entre les médias, les entreprises technologiques et les institutions publiques afin de bâtir un écosystème médiatique moderne et durable.
Selon lui, la presse écrite traditionnelle fait face à des défis majeurs avec la montée en puissance des plateformes numériques et des réseaux sociaux, où les citoyens concurrencent désormais les médias dans la diffusion de l’information. Il estime que la clé de l’adaptation réside dans l’intégration des nouvelles technologies, telles que l’intelligence artificielle et l’analyse des données massives, pour offrir un contenu plus fiable et à forte valeur ajoutée.
Ooredoo travaille ainsi sur des solutions numériques dédiées aux médias, incluant le stockage cloud, des connexions Internet ultra-rapides et des outils pour aider les journaux à adopter de nouveaux modèles économiques basés sur les abonnements numériques et la publicité ciblée.
Les débats lors de la conférence ont porté sur l’avenir de la presse tunisienne face aux mutations numériques. Il a été souligné que l’adaptation aux nouvelles technologies n’est plus un choix, mais une nécessité pour garantir la pérennité des entreprises médiatiques.
Un accent particulier a été mis sur la formation des journalistes aux nouveaux outils numériques et sur la nécessité de renforcer les partenariats entre le secteur public et privé afin de créer un environnement favorable au développement du contenu médiatique en Tunisie.
Par ailleurs, Saïd Ben Kraïem, PDG de La Presse, a rappelé l’importance de valoriser les archives de la presse écrite tunisienne, un patrimoine riche qui représente un trésor d’informations et un élément clé de la mémoire nationale.
De son côté, Gharibi a alerté sur le passage d’un capitalisme sauvage à une technologie sauvage, soulignant la nécessité de protéger l’humain face aux innovations qu’il a lui-même créées. Il a insisté sur le rôle que doivent jouer les grandes entreprises, comme Ooredoo, dans leur responsabilité sociétale, notamment en préservant la langue arabe et en soutenant le rôle des médias face à la montée des réseaux sociaux.
La conférence s’est conclue par plusieurs recommandations visant à renforcer la collaboration entre les médias et les entreprises technologiques, notamment les opérateurs télécoms. Il a été suggéré d’adopter des stratégies numériques claires et éthiques pour assurer un équilibre entre l’innovation et la déontologie journalistique.
Enfin, Mansoor Al-Khater a réaffirmé l’engagement d’Ooredoo Tunisie à soutenir l’évolution du secteur médiatique à travers des solutions technologiques avancées, contribuant ainsi à un écosystème médiatique dynamique et accessible à tous.