La Commission européenne a cédé à la pression des constructeurs automobiles européens. Elle a approuvé leur demande d’un délai de trois ans, au lieu d’un, pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de dioxyde de carbone pour les voitures et les camionnettes. La Commission présenterait une proposition dans le courant de ce mois de février qui tient compte des nouveaux deadlines.
Atteindre les objectifs et éviter les amendes dépend de l’augmentation des ventes de véhicules électriques, un domaine dans lequel les constructeurs automobiles européens sont à la traîne par rapport à leurs homologues chinois et américains. La nouvelle feuille de route assurera les mêmes objectifs tout en donnant plus de temps à l’industrie. Les industriels s’attendent à ce que les obligations soient calculées sur la base des émissions moyennes entre 2025 et 2027.
Pour rappel, le 16 septembre dernier, la Commission s’est opposée à la même demande des constructeurs automobiles. Selon les exigences de l’Union européenne en matière de CO2 pour les voitures et les camionnettes, les constructeurs ont jusqu’à 2025 pour réduire les émissions moyennes de CO2 de leurs voitures de 15% par rapport aux niveaux de 2021. Les constructeurs risquaient des amendes pouvant aller jusqu’à 16 milliards d’euros en cas de non-respect de l’objectif de cette année. La Commission avait toujours argumenté que ces industriels ont réalisé plus de 130 milliards d’euros de bénéfices en 2022 et 2023, et qu’ils ont les moyens pour se préparer convenablement à cet objectif.
Depuis, la donne a changé et la pression a fonctionné. In fine, si la nouvelle administration américaine booste sa production nationale, les Européens n’ont qu’à protéger une industrie clé pour leur économie.