Joignant l’utile à l’agréable, Issam Barbana a fait de son amour pour l’agriculture et de ses connaissances en urbanisme son cheval de bataille. La Société oasis pour les travaux agricoles et jardinage, SOTAJ, qu’il a montée en 2015, s’occupe de la conception et de l’aménagement d’espaces extérieurs tels que des jardins et des parcs pour le compte de sociétés ou de particuliers.
Rien ne présageait ce jeune ingénieur en génie mécanique et agro-industriel à un tel avenir. Touche-à-tout dans l’âme, il rallie à son brillant parcours universitaire, un penchant pour la programmation et pour tout ce qui a trait à l’informatique. Il se prend de passion pour l’électronique et passe la plupart de son temps libre à décortiquer les machines qui n’ont quasiment plus de secret pour lui. A cela, il rajoute une véritable passion pour l’urbanisme et se lance dans un master à distance, afin d’affûter ses connaissances en la matière.
Fraîchement diplômé, Issam Barbana n’a pas peiné à trouver un emploi. Major de sa promotion à l’Ecole supérieure des ingénieurs de l’équipement rural de Medjez El Beb (ESIER) et ayant un excellent niveau en langue anglaise, il intègre directement la société British Gas, où il ne manque pas de faire ses preuves en tant que chef de terrain. N’aimant pas les choses à moitié faites, il conçoit un logiciel offrant un gain de temps et d’argent à son équipe. Il revend par la suite son logiciel à l’entreprise qui lui propose d’animer des formations au sein même de la société.
N’ayant pas reçu la gratification qui lui était due, notre entrepreneur finit par quitter British Gas et se lance dans un projet personnel avec des entrepreneurs anglais, rencontrés au cours de son parcours. Les affaires vont bon train jusqu’à l’épisode fatidique de la révolution, où dépités par les conditions de vie en Tunisie, nombre de ses employés quittent le pays, préférant tenter leurs chances sur la rive opposée de la Méditerranée.
Face à un tel coup du sort, Issam Barbana a dû renoncer à cette entreprise qui lui tenait tant à cœur et reprendre le cheminement de ses pensées afin de pondre un nouveau projet. Aussitôt dit aussitôt fait : il se lance dans l’idée de vendre des plans d’aménagement d’espaces extérieurs, jardins, bosquets, esplanades, etc. Le projet ne tarde pas à prendre son envol, poussé par la détermination sans faille de Issam, qui voit en cela la concrétisation d’un rêve d’enfant. Il débute son aventure grâce à ses économies en attendant l’apport de Souk At-tanmia.
C’est alors que les retards de paiement de quelques clients lui font faux bond et ralentissent grandement le bon déroulement des événements. Mais l’aide précieuse de Souk At-tanmia arrive à temps: « Si je peux retenir quelque chose de cette aventure, c’est l’aide logistique et financière que m’a apportée ce programme, à un moment où je n’avais plus d’espoir, j’ai pu remonter la pente ».
Et c’est avec beaucoup d’optimisme que Issam nous annonce ses projets à venir : la mise en place d’une pépinière dans la région de Gabès, en partenariat avec une entreprise locale, pour offrir des plans d’agriculture sur mesure. L’étude est aujourd’hui en phase finale, le projet devrait voir le jour d’ici 2020.
A 34 ans, Issam a déjà parcouru un bon bout de chemin. Au mois de mai dernier, il a lancé sa propre boutique commercialisant des produits de terroir naturels, tels que le miel, le zrir et la bssisa: Sir Eljdoud. Mais ce n’est pas tout ! Souhaitant mettre à profit son savoir et son expérience, Issam a ouvert son bureau de formation, spécialisé dans les soft skills, le coaching et l’accompagnement, dans le domaine agricole. Si un conseil lui porte à cœur pour les nouveaux entrepreneurs, c’est bien celui de ne jamais bâcler son plan d’affaire.
Son exemple nous prouve que l’entrepreneuriat n’est pas une question de chance ou de rencontres fortuites. C’est avant tout un dur labeur, une énergie inépuisable, une persévérance sans faille et une foi inébranlable en l’avenir.