Les recruteurs n’hésitent pas souvent à exiger, dans leurs offres d’emploi, une expérience minimale allant parfois jusqu’à plusieurs années. La question qui se pose alors: si ces entreprises n’offrent pas d’opportunités aux jeunes diplômés, quand donc ces derniers feront-ils leurs “5 ans d’expérience” ?
Situation paradoxale, certes, mais une solution simple et efficace existe. Mieux encore: elle vient de fêter, cette semaine, son 5ème anniversaire !
Les entreprises d’entraînement, parce que c’est d’elles qu’il s’agit, permettent aux jeunes diplômés d’évoluer dans un environnement professionnel “virtuel”, de gagner de l’expérience nécessaire et de faire évoluer leur compétences.
Aussi pratiques qu’elles soient, ces structures n’ont vu le jour en Tunisie qu’en 2014 lorsque Conect, en partenariat avec Swisscontact, avait lancé Elan et Pro Evolution Skills, les premières entreprises d’entraînement du pays.
Le 7 mars dernier, Conect a organisé une cérémonie pour fêter le 5ème anniversaire du lancement de cette initiative. Cette rencontre était l’occasion de présenter quelques chiffres clés, mais aussi les success stories de quelques alumni. La cérémonie a été rehaussée par la présence de Saida Ounissi, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle et de Louis de Sousa, l’ambassadrice du Royaume-Uni, ainsi que des partenaires de CONECT’ee, notamment Swisscontact, et des membres du bureau exécutif et du conseil d’administration de la Conect.
5 ans après leur création, ces deux entreprises ont pu former plus de 550 jeunes diplômés et les munir des outils nécessaires pour aborder le marché de l’emploi ― dont 71% de femmes.
La réussite de cette approche inédite en Tunisie est irréfutable. D’après les chiffres de la Conect, le taux moyen d’embauche des diplômés des entreprises d’entraînement est de plus de 80% !
Pour Saida Ounissi, le succès qu’ont connu les entreprises d’entraînement n’est qu’une nouvelle preuve de l’importance de la formation professionnelle dans la préparation des jeunes diplômés au monde professionnel. “Plus de 67% des jeunes diplômés de la formation professionnelle trouvent un emploi”, s’est félicitée la ministre, citant les résultats d’une étude réalisée dernièrement par l’Observatoire national de l’emploi. “Ce taux passe à 77% dans des secteurs comme l’agriculture et la pêche”.
De son côté, Louis de Sousa a mis en exergue l’importance de cette initiative dans la réduction du taux de chômage chez les jeunes diplômés. Elle a aussi rappelé le soutien qu’offre le Royaume-Uni dans le cadre du programme École de deuxième chance luttant contre l’abandon scolaire.
L’ambassadrice de Sa Majesté a également indiqué être à la recherche de mécanismes qui permettraient de mutualiser les efforts de ces deux initiatives au profit de l’employabilité et de la lutte contre le chômage.