Quelques jours après l’approbation de la participation de l’État dans la recapitalisation de la Tunisian Saudi Bank (TSB), les détails de l’opération sont là. L’ARP a donné son feu vert pour que l’État injecte 49,625 MTND, dépassant même sa propre contribution directe. Il remplacera l’ONTT, l’ETAP et Tunisair. Par contre, la CNSS va souscrire à hauteur de sa participation actuelle.
Le montant est déjà connu, 100 MTND, et ce, par l’émission de 1 000 000 d’actions nouvelles au prix de 100 TND, soit à la valeur nominale sans prime d’émission. Elles porteront jouissance dès le 1er janvier 2024. L’augmentation est réservée exclusivement aux anciens actionnaires, proportionnellement au montant de leurs actions, dans la limite de la moitié aux actionnaires représentant l’État tunisien et dans la limite de l’autre moitié aux actionnaires représentant l’État saoudien. Dans tous les cas, la condition d’égalité entre les actions souscrites par les actionnaires représentant l’État tunisien et ceux représentant l’État saoudien doit être maintenue.
Le délai de souscription est de 6 mois, qui commence à courir à partir de la date de parution au Journal officiel de la République tunisienne de la notice d’information relative à l’augmentation du capital. Nous pensons qu’elle aura lieu bien avant.
L’opération est urgente. Les pertes cumulées de l’établissement de crédit s’élèvent à -52,800 MTND fin 2022, et ses fonds propres sont désormais inférieurs à 50% du capital social. Ses ratios de fonds propres de base et de solvabilité sont bien en dessous des minimums réglementaires. Un plan de relance a été développé et c’est au management de le mettre en œuvre. La tâche ne sera pas facile avec la concurrence rude imposée par des banques qui ont une plus grande empreinte géographique. D’ailleurs, c’est le grand problème de toutes les banques mixtes qui sont restées à mi-chemin entre leur origine de banque de développement et leur statut actuel de banque universelle.