La Banque mondiale envisage d’émettre sa première obligation sécheresse dans les 12 à 18 prochains mois et d’élargir son offre d’obligations catastrophes pour soutenir les pays dévastés par les tempêtes et les tremblements de terre. L’obligation sécheresse (drought bond) serait un nouvel instrument dans la gamme des «cat bonds» du prêteur multilatéral. Il s’agit d’instruments financiers à revenus fixes qui versent des paiements aux pays en cas de catastrophe naturelle.
Depuis plus de dix ans, la Banque mondiale a mis en place et émis des obligations catastrophes par l’intermédiaire de sa filiale, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), afin d’aider les économies émergentes à atténuer les conséquences des tempêtes et des tremblements de terre. Elle a versé 568 millions de dollars d’indemnités d’assurance sur ces instruments.
La grande majorité des cat bonds existants de la Banque mondiale couvrent des pays des régions du Pacifique et des Caraïbes, le Mexique étant le principal émetteur. Cette fois, il y a une forte probabilité que les ressources mobilisées soient axées sur l’Afrique. La région de l’Afrique australe souffre d’une période de sécheresse aiguë, causée par le phénomène naturel d’El Nino et les températures moyennes plus élevées dues aux émissions de gaz à effet de serre.
Depuis l’année dernière, la Banque mondiale a offert aux pays vulnérables à faibles revenus la possibilité d’introduire des clauses dans leurs emprunts auprès d’elle, qui permettraient aux gouvernements de différer les remboursements jusqu’à deux ans s’ils étaient frappés par une grave catastrophe naturelle. Aucun pays africain n’a bénéficié de cette option jusqu’à maintenant. L’émission envisagée serait l’occasion d’étendre ce mécanisme aux pays du continent.